Article XI dans les kiosques

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Lorsque nous avons décidé de créer Poisson Rouge sous la forme que vous avez actuellement sous vos yeux, un des modèles que nous avions en tête était Article XI, et ce pour tout un tas de raisons, tenant autant au contenu qu’à la forme. Alors autant vous dire que quand on a appris que les gars de là-bas se mettaient à la publication papier, il n’a pas fallu attendre longtemps pour que nous nous précipitions dans le kiosque le plus proche pour nous en procurer un exemplaire.

La première chose qui frappe quand on a enfin le bout de papier tant convoité entre les mains, c’est l’objet lui-même. Outre le format du papier, très inhabituel, et le texte des articles imprimé en bleu, la mise en page du journal elle-même est impressionnante de maîtrise. Chaque page propose une idée de composition originale, souvent inventive, et toujours réussie, ce qui donne finalement un journal non seulement parfaitement lisible (ça paraît évident comme ça, mais ce n’est pas toujours le cas, hein…) mais aussi très agréable à regarder. Les  illustrations qui complètent le tout sont également très réussies et ne gâchent rien, bien au contraire. L’amour des mots et du livre qui transpire de cet effort typographique n’est pas sans rappeler la démarche du Tigre (qu’il faut lire aussi, soit dit en passant).

Le journal est beau, okay. Mais est-ce que le contenu est à la hauteur du contenant, me demanderez-vous. Eh bien, oui, sans aucun doute. Sur le fond, on retrouve globalement les mêmes thèmes que sur le site, à savoir la ville, la politique sécuritaire, parfois les deux ensemble, et la lutte classe contre classe en général. On a donc droit par exemple à un dossier fourni sur le flash-ball, à des entretiens avec le collectif Retort et le peintre de rue Zoo Project (qui signe par ailleurs la couverture) ou encore à une étude de la mise en espace de la Gare du Nord, et de la poésie carcérale. Si ces sujets occupent la plus grande part du journal, on y trouve aussi quelques respirations bienvenues, avec un feuilleton de Serge Quadruppani, qui s’amuse à imaginer un monde où Charles Martel a été battu à Poitiers,ou la chronique de Lucien, infiltré à l’UMP.

Est-ce à dire que tout est parfait ? Non, évidemment, et le reproche principal que je ferais à ce premier numéro c’est justement que ces respirations sont trop peu nombreuses. En fait, elles sont tellement réussies qu’on en voudrait encore plus, et plus souvent ! Parmi les (légères) ombres au tableau, une chronique quasiment imbitable de Miguel Benasayag, où on se demande un peu où il veut en venir. Mais connaissant le bonhomme on ose espérer qu’il se rattrapera pour la prochaine fois. Le seul véritable point noir, c’est finalement l’absence de la définition du deuxième 8 vertical dans les mots croisés : sans déconner les gars, il y a des choses qu’il faut un peu respecter dans la vie, et les mots croisés en font partie, merde !

Bref, pas besoin de développer plus longtemps : on fait comme le Poisson Rouge, on file au kiosque le plus proche, on demande Article XI, s’il y est on l’achète, s’il y est pas on engueule (mais gentiment hein) le libraire, et on dévore très vite le tout en attendant le 11 janvier et le numéro 2 !

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2 commentaires sur “Article XI dans les kiosques

  • Oui, bien vu, article 11 s’avère super pro et très original. Toutefois, je serai quand même moins enthousiaste que toi concernant le fond du papier. Bien sûr c’est de haut niveau, mais malgré tout article 11 reste dans une perspective très très intellectuelle de l’information. Parfois, cela m’a paru assez innaccessible, quelque peu coupé de la réalité et de la culture populaire. Alors que le poisson rouge, ça c’est de la culture de masse!!!!!!

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  • Bon ben l’auteur des mots croisés que je suis s’excuse à plate couture pour la déf du 8. oubliée. Elle a dû se paumer quelque part entre les graphistes et l’imprimeur.

    « Docteur japonais » que c’était…

    Et je suis tout à fait d’accord que c’est absolument inadmissible, bordel de merde, et que l’on me fusille dans le dos si ça vient à se reproduire…

    Sinon, merci pour la critique enthousiaste du canard !

    Ubi

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