L'extrême-droite se rapproche de l'Est parisien

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Pour tous ceux qui ne suivent pas, ou de très loin, l’actualité de l’extrême droite parisienne, cet article est fait pour vous. Précisément pour vous. Oui vous ! Vous qui n’y connaissez rien aux petites combines mal agencées des mèche-heads rasés uniquement sur les côtés ; vous qui n’êtes pas allés aux rendez-vous du 9 mai ; vous qui n’avez jamais assisté à un concert à la CIP ; vous en sommes, qui vivez une vie paisible, loin des marginaux. Et je ne dis pas ça par mépris des non-militants ! Loin de là mon idée de dénigrer les plaisirs de la vie, car c’est vrai, à part serrer les poings et les dents… le combat antifasciste n’a rien d’amusant.

Pourquoi donc pour vous ? Et bien, parce que cette nouvelle qui nous est arrivée à l’oreille, montre que l’histoire se reproduit, et bien que ce soit déjà appris à l’école, il est toujours bon de rappeler au plus grand nombre que chaque crise alimente son lot de racisme, d’islamophobie et d’antisémitisme. Nous nous trouvons ainsi dans une phase où l’Intolérance reprend des forces, ou veut en tout cas montrer qu’elle en reprend.

D’abord, nous ne parlons pas de n’importe qu’elle extrême droite, l’explication serait bien trop facile ! Nous identifions une branche radicale, groupusculaire en terme d’effectif militant (quelques dizaines à Paris) et qui, malgré cela, est la plus violente et la plus active dans la rue. En gros rien à voir avec les papys du FN, il s’agit là du Groupe Union Défense, du Renouveau Français, du Parti Solidaire Français, d’Égalité et Réconciliation et du Parti anti-Sioniste.

Rassemblement du Renouveau Français

Attendez ! Ne partez pas ! Ils font peur, et la liste est longue, mais soyez sans inquiétude, nous n’aborderons pas ici, ni leurs histoires, ni leurs programmes. Et, ce qui nous amène, n’est pas leur existence même dans la société, bien que l’on pourrait avoir des choses à redire sur le sujet ; l’intérêt ne se trouve pas non plus dans la découverte récente de ces groupes, puisqu’ils sont tous connus, soit par leurs irruptions fracassantes, soit par leur propagande, soit parce qu’ils se sont tout simplement présentés aux élections en France.

Le problème qui nous concerne donc, est en fait celui de la tentative de ce milieu de s’étendre géographiquement, et donc idéologiquement. En d’autres termes, nous savions que le 15e arrondissement était, et reste jusqu’à ce jour, truffé de locaux et de groupuscules d’extrêmes droites radicales. Et tant qu’ils y étaient cantonnés, ils ne posaient pas de problèmes majeurs. Mais ce que l’équipe du Poisson Rouge vient d’apprendre, c’est qu’ils tentent de s’installer dans un nouveau quartier parisien, le 5e.

C’est l’objectif que s’est donné un heureux nationaliste bourguigon, propriétaire du Doux Raisin. Cet homme, dont je ne donnerai ni le nom, ni le parcours a littéralement tapé l’incruste il y a deux ans dans le joli quartier Mouffetard, lieu festif, fréquenté par beaucoup de jeunes, très animé le weekend, et où les commerçants sont pour la grande majorité… d’origine étrangère. C’est donc au croisement de la rue Clovis et de la rue Descartes, que se trouve ce charmant bar à vin, dont l’apparence l’extérieure ne laisse absolument douter de rien. Les petits malins jouent bien leur jeu : le petit commerce qui ne paye pas de mine est en fait une couverture.

A l’intérieur, outre les rencontres amicales d’irréductibles gaulois, qui, du jour au lendemain, viennent par hasard traîner dans le 5e, s’y sont déjà déroulées deux réunions publiques organisées par le « Bistrot Flash ». Flash qui n’est autre que le journal d’Egalité et Réconciliation, parti d’Alain Soral. Jusque là, tant que le bar n’était qu’un lieu de réunion, personne n’avait encore grand chose à leur reprocher. Mais bien évidemment, les nostalgiques du IIIe Reich ne comptaient pas se tenir à carreau, et pour informer de leur présence auprès des voisins, ils souillèrent les murs des environs de croix gammées, de croix celtes et autres logos propres à attiser la haine et la violence. D’après Karine*, une habitante du 5e, ces faits sont nouveaux, et sont apparus peu de temps après l’ouverture du bar. Elle nous raconte : « hormis les quelques affiches du FN pour les élections, je n’avais jamais vu de croix gammées dans le 5e, ni ailleurs non plus, jusqu’à l’année dernière. Il y en avait une rue Clovis, je la voyais tous les jours, vu que c’est le chemin que je prends pour aller au travail ».

Pseudo-meeting du PSF au Collège de France

Et ce n’est pas fini, d’ailleurs pour l’instant ce n’était que de la mise en contexte, et ce que l’on a dit n’est rien par rapport à ce qui vous attend. On peut même dire qu’une réunion et un tag ne retranscrivent en rien la réalité du terrain, et qu’en fait ce n’était qu’un ou deux chenapans, tapis dans l’ombre que seuls les initiés savaient distinguer entre 2 millions de visages. Voyons voir la suite.

Continuant sur leur lancée destructrice, les néo-nazis étaient allés plus loin. Un autre habitant du 5e rencontré pendant notre enquête, Sylvain*, avait été témoin d’une scène pour le moins surprenante, si ce n’est terrifiante : « c’était début avril, j’étais avec des potes dans un bar*, et on fumait un cigarette devant, quand d’un coup une dizaine de mecs ont commencé à faire des saluts nazis en hurlant, Sieg Heil ». Il s’exclame : « Ils n’ont pas froid aux yeux pour oser faire ça devant tout le monde ?! Ça leur à couté cher ! ». Il nous raconte ensuite qu’un petit groupe de 4-5 « clients » du bar qui étaient là depuis le début, « sont allés vers eux et les ont frappé », puis annonce en souriant « tout ce que je peux dire, c’est que je les ai vu détaler ». Évidemment à force de provoquer et de chercher la confrontation, on la trouve, mais pas forcément en notre faveur…

Et apparemment cela n’avait pas suffit à calmer leur ardeurs puisqu’il y a un mois, un incident encore plus grave a été recensé par la police. Une plainte a été déposée contre X auprès du commissariat concernant une agression à caractère antisémite rue Descartes. Nos recherches ont montré aisément que l’agression a eu lieu le soir même où se déroulait une de ces réunions « Bistrot Flash », dans ce même bar. Quel hasard douteux, qui empeste à des kilomètres la ratonnade organisée. Bien que la police manque de renseignements et qu’elle ne peut jusqu’à ce jour interpeller le ou les agresseur(s), la combinaison de tous ces faits ne laissse pas beaucoup de doutes sur l’identité du ou des auteur(s) de cet acte. Leur méthode parle d’elle-même : provoquer des passants en criant « mort aux juifs » et tabasser le premier qui se retourne. La victime a été hospitalisée, et s’en est sortie avec plusieurs points de sutures au visage. Présenté ainsi, on a peut être l’impression qu’il est déjà trop tard, et que Mouffetard est devenue infréquentable. Il faut raison garder, et reconnaitre que le calme régnant d’habitude n’est pas complètement rompue. Restons tout de même vigilant, peut être même sur nos gardes pour ne pas laisser se reproduire ce type d’évènement.

Rappelons nous que le fascisme et le racisme sont les pires ennemis de la République, qu’ils mettent en danger nos libertés et nos droits, que leurs discours ne sont fondés sur aucune espèce de vérité, ni scientifique, ni historique. C’est l’inquiétude face à l’avenir et les difficultés du présent qui entrainent la désignation d’un ennemi commun : l’étranger. Cet étranger, qui diffère selon chacun, à qui l’on fait porter le chapeau, et que l’on rend responsable de nos angoisses et nos problèmes alors que l’on sait pertinemment qu’il n’y est pour rien, et que la faute revient aux artisans de notre misère, les exploiteurs et les gouvernants. Les exploiteurs, qui volent notre travail. Les gouvernants, qui volent  notre pouvoir.

Service d'ordre nationaliste identitaire

*les prénoms des personnes, ainsi que le nom du bar, ont été modifiés ou cachés par mesure de sécurité.

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2 commentaires sur “L'extrême-droite se rapproche de l'Est parisien

  • plus il y’auras de fafs, plus y’auras d’anti… je ne connais cette culture que depuis 6mois et pourtant jme prépare, me renseigne, préparation mentale et physique. Les fafs ne passeront pas sans une résistance acharnée! et j’incite tous les jeunes de banlieue à la recherche d’une identité, d’une lutte commune et d’esprit de groupes à rejoindre ces luttes! sa fera moin de mort à ramasser pour de banal histoires de quartier ..ANTIFA déterminé , ANTIFA à la muerté.

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  • Je confirme le patron Charles Schepens est un rasiste pur jus un rascialiste amateur de Julius Evola, il est persuadé d’être un aryen, à mourrir de rire!
    La clientèle habitué est du même tonneau, attardés, ces tronches de travioles vous expliquerons sans douter leur supériorité d’Homme blancs (cassé ou délavé) sur l’Homme noir resté selon eux au stade de l’animal voire au-dessous.
    Ces oblitérés du cerveau célèbrent le norvégien Breivik l’assassin d’enfants, ils trinquent à sa santé rêvant à la même chose ici.
    La clientèle au doux raisin genre lafourchette.com et autres ne se doutent pas de fréquenter un lieu haineux.

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