Portraits de casseurs de (g)rêve (2ème partie)

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Lire la première partie des portraits de casseurs de (g)rêve.

Uniques en leurs genres, tenaces et complexes, les casseurs de (g)rêve présentent de nombreux visages auxquels le Poisson Rouge a voulu s’intéresser. Parmi eux plusieurs styles, plusieurs parcours et plusieurs histoires qui nous permettent ici de continuer la saga entreprise il y a quelques semaines. Qu’ils vous aient fait rire ou pleurer, les « traîtres », les « jaunes » comme on les appelle méritent certainement une petite place dans vos mémoires.
Portraits de casseurs de (g)rêve :

Le prof de droite
En temps de grève, le prof de fac à la vie dure. Et quand il est de droite, c’est un véritable calvaire.
Venir chaque jour verrouillé dans son costume trois pièces pour se rendre compte qu’il ne pourra pas distiller autant de savoir et de moralité qu’il le voudrait relève de la torture pour lui. Face au blocage de l’université, son charisme et son autorité ne semblent plus faire le moindre effet aux quelques étudiants qui osent se mettre en travers de son chemin. Il a beau leur expliquer que la bêtise et la fougue de la jeunesse sont à l’origine de leurs méfaits, les entêtés ne paraissent pas ébranlés le moins du monde. Pourtant lui le sait, ils ne font que reproduire la chienlit originelle, la vraie, celle qu’il vomit depuis mai 68. Malgré ses efforts répétés et ses appels au secours lancés à ses propres élèves, le prof de droite ne parvient pas à déstabiliser ses contradicteurs. Il se produit alors souvent une chose absurde et ridicule: il retrousse ses manches et décide de courir à l’affrontement pour enfoncer les lignes dissidentes. La violence n’étant pas le privilège de l’âge, c’est bien connu, notre fougueux ami échoue lamentablement dans sa tentative d’insurrection et perd ainsi toute crédibilité. S’étranglant dans sa cravate il gémit à qui veut l’entendre qu’il n’en restera pas là et décide d’en référer au président de l’université. Ensemble il prépareront une parade démocratique admirable, en proposant un vote par internet ne garantissant bien sûr aucun anonymat.

Ci-dessous suivent quelques extraits authentiques de l’organisation du vote dans une célèbre faculté parisienne en 2009 qui illustrent bien la haute idée de la démocratie que véhicule une certaine élite:

Compte-tenu des conditions de déroulement des assemblées générales et des votes organisés sous le contrôle des bloqueurs,l’Université Paris ******** a décidé de mettre en place un dispositif de consultation en ligne des étudiants sur les modalités des actions en cours.

Ce dispositif « Blocage : votre avis ? » a été conçu de façon à offrir toute garantie d’objectivité : seuls les étudiants de l’université sont autorisés à s’exprimer, une seule fois, et sans qu’aucune donnée ne soit ensuite archivée qui permettrait de faire le lien entre le nom d’un étudiant et son opinion.

La question soumise au vote reflète en tous points la démarche démocratique et objective de la présidence de l’universite:

« Indépendamment de mon opinion sur la loi LRU et de mon souhait éventuel d’exprimer une opposition ou une approbation de cette loi, je considère comme inacceptable l’installation de piquets de grève et autres obstructions visant à interdire aux étudiants et enseignants qui le souhaitent l’accès aux locaux universitaires, au centre ****** comme sur tout site de l’université »

Le sarkozyste convaincu
Du haut de son blaser bleu marine et de sa chemise Armani, le sarkozyste demeure le casseur de grève le plus ambitieux et le plus virulent dans sa démarche. Il diffuse des tracts, soutient le gouvernement, traite ses petits camarades de terroristes et, dans les bons jours, chante la Marseillaise à gorge déployée au beau milieu de l’amphithéâtre. Ayant échoué aux concours d’entrée de Sciences Po, HEC et Dauphine, le sarkozyste vit très mal son parcours scolaire à l’université publique. Il se hâte de le rappeler à chacune de ses interventions par d’habiles pirouettes idéologiques : « Bloquer la fac, c’est nuire au service public et rabaisser le niveau des diplômes par rapport aux écoles privées » a-t-on entendu récemment. Copain comme cochon avec ses profs (de droite), le sarkozyste vit dans une bulle étiquetée « jeunes-pops » et ne sort de celle-ci que pour les quelques soirées qu’il organise avec ses amis du BDE. La grève est pour lui, plus que pour les autres, un moment important de l’existence : c’est à cette occasion qu’il fait ses premières armes et qu’il peut ainsi grimper dans la hiérarchie partisane en montrant à ses pairs de quel bois il se chauffe. Il arrive parfois qu’il s’entoure de congénères, mais il faut bien noter que le sarkozyste pur et dur, l’adepte du prince Jean, le pourfendeur de socialos, demeure en général assez isolé.

Strip-tease dresse un portrait remarquable du jeune sarkozyste, qui se passe de commentaires.


Portrait d’un jeune con de l’UMP
envoyé par jetzeboss. – L’actualité du moment en vidéo.

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2 commentaires sur “Portraits de casseurs de (g)rêve (2ème partie)

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