Le 26 avril dernier, le Poisson Rouge a eu une pensée pour Carlos Pizarro Leongomez, commandant des guérilleros du mouvement du 19 avril en Colombie. Après des études de droit à l’université nationale, avec activisme politique de gauche, il rejoint les « jeunesses communistes » colombiennes, les « Juventud Comunista ».
Dès ses 18 ans il rentre dans les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie, mais quitte le mouvement en 1973 pour fonder le Mouvement du 19 avril, M-19 (en souvenir de l’élection frauduleuse de 1970) qui sera un groupe de guérilla urbaine, nationaliste, bolivarienne, socialiste. Le M-19 défend l’idée de combats dans les zones urbaines plutôt que dans la jungle, et mène une lutte violente (bombes, attentats…) contre l’oligarchie autocratique au pouvoir en Colombie.
Carlos Pizarro passe ensuite trois ans à la prison de Bogota, où il sera entre autre torturé, mais libéré en 1982 sous le gouvernement de Belisario Betancur (eh oui, comme l’otage !). A sa sortie de prison, il redevient commandant du M-19 et mobilise ses militants pour la paix démocratique, tout en essayant de fédérer les mouvements de tous les coins d’Amérique latine.
Lors de la démobilisation, alors que l’heure est à la négociation et la réalisation d’une nouvelle constitution pour les colombiens, le M-19 rend ses armes en 1989, contre le plein pardon et le droit de former un parti politique. Alors que Pizarro se présentait pour les élections présidentielles de 1990 (son discours électoral en vidéo : Part1–Part2), il est assassiné par un paramilitaire Gerardo Gutierrez à la solde de l’oligarchie.
Les éléments de biographie sont succincts, quelques vidéos (Part1–Part2) en espagnol, mais les photos parlent d’elles mêmes, un grand homme, guérillero passé à la politique, a été fauché en plein envol vers la démocratisation de son pays, un 26 avril 1990. Depuis, les conflits entre les FARC et le gouvernement colombien n’ont pas cessé de se compliquer, avec les prises d’otages qu’on connaît. Et si l’humanité laissait ses espoirs vivre…
