Surtout, pas d'affolement

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Si en cette fin de mois de juillet, vous n’êtes pas (encore) coupés du monde, et que vous avez donc lu le dernier article de Gilles Delouse, vous savez surement qui est Anders Behring Breivik, alias Andrew Berwick. Si ce nom ne vous dit rien, peut être que les mots clefs qui lui sont associés vous aideront : Oslo, attentat, bombe, 92 morts. Enfin pour ceux qui ne savent toujours pas de quoi il s’agit, un simple renvoi à notre ami Google News fera l’affaire pour se mettre à jour. En bref, Andrew est « l’unique » auteur d’un double attentat qui a frappé la Norvège, pays paisible… Tellement paisible qu’on en oublie parfois l’existence. Une dédicace s’impose donc à Andrew qui en massacrant 92 personnes nous a rappelé l’emplacement de son pays sur une mappemonde, merci Andrew. Mais trêve de plaisanteries ! C’est vrai que pour ce genre de situation un peu de sérieux est toujours le bienvenu.

Si l’on fait un aperçu global de la situation de l’Europe depuis le début de la crise, c’est à dire depuis environ 2008, on se rend compte que l’action terroriste en général n’est qu’une réponse logique au malaise que traversent les populations. Violence sociale, violence policière, racisme ambiant, sentiment d’injustice, indignation, un cocktail charmant qui ne permet d’imaginer aucune porte de sortie possible pour nombre de personnes. En France, le mouvement des Indignés par exemple, qui permettait à de nombreux inconnus de s’exprimer sur leurs malaises n’a pas eu le droit d’exister. Que ressentent aujourd’hui les militants de ce mouvement, si ce n’est encore plus d’indignation, couplée dorénavant à de la haine envers ceux qui jour après jour les ont délogés de leur misérable trottoir (notons d’ailleurs que près de deux mois après la fin du mouvement, les marches de l’opéra Bastille sont toujours interdites d’accès par la police… – NDGillesDelouse) ? En Grèce – toujours au coeur de l’actualité – plus il y a de manifestations, plus le gouvernement fait la sourde oreille. Les revendications du mouvement politique et social ne sont absolument pas prises en compte, ni même considérées et le sentiment d’agacement et d’injustice décuple. La population se range de plus en plus du côté de la violence, seul moyen qu’elle trouve pour espérer se faire entendre. Nombre de personnes qui croyaient encore en la démocratie hier, ne se font plus d’illusions aujourd’hui, et peut être seront ils les terroristes de demain ? Il faut l’admettre, à force de bâillonner les mouvements, les militants et la parole contestataire quel qu’elle soit, ce sont les gouvernants qui poussent à l’usage de la force.

L'ancien ministre grec lors de la manifestation du 15 décembre 2010

Pour ce qui concerne l’extrême droite, l’analyse est un peu différente. Le racisme ambiant déjà cité plus haut, place les néo-nazis et autres nationalistes et identitaires en confiance. Leurs théories sont reprises, et leur islamophobie est admise jusque dans les plus hautes sphères des Etats. Ce qu’ils reprochent à leurs dirigeants, et plus globalement à l’Europe, c’est de ne pas en faire assez en matière d’expulsions, de « sécurité des frontières », de répression policière. Par conséquent, on comprend pourquoi les FAF s’amusent à endosser le rôle du flic ripoux banalement intransigeant, raciste, et cogneur. Leur mission est « d’accomplir ce que personne n’ose entreprendre ». Un reportage de Canal+, l’Europe ascenseur pour les fachos, réalisé il y a déjà plusieurs années montre comment les groupes d’extrême droite se développent et montent en grade au sein de l’Union Européenne. Plus récemment, une manifestation d’extrême droite s’est transformée en ratonnade dans les rues d’Athènes sans que personne ne puisse réellement s’y interposer. Enfin, l’action du FAF Andrew et son comportement montrent qu’il était convaincu d’agir pour le bien, alors qu’il savait pertinemment que son action serait désapprouvée par la majorité. En fait, selon lui, il se serait juste tapé le sale boulot tout en sachant qu’il n’aurait pas de remerciement… Grossière erreur, ou arnaque du siècle, personne ne saura le dire. Cela dit, sans vouloir polémiquer… dans sa guerre contre les marxistes on peut souligner qu’Andrew a quand même bien manqué sa cible, en s’attaquant à un parti travailliste dont le marxisme est particulièrement bien masqué.

A 20 contre 1, agression raciste à Athènes

Les questions qui restent à poser sont : jusqu’où iront ils ? La gauche et l’extrême gauche seront t-elles solidaires du Labor norvégien… ? Les groupuscules néo-nazis vont-ils percevoir l’attentat comme le top départ de la réalisation de leur fantasme guerrier… ? Il semble malgré tout que tous ont des idées de bouleversement et de renversement en tête. Les révolutions arabes ouvrent des brèches et donnent des idées, à chacun de s’en saisir. Pour l’instant une urgence doit rester dans les esprits, les FAFs ne se sentent plus pisser, il faut les remettre à leur place avant que 92 jeunes socialistes en pâtissent.

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2 commentaires sur “Surtout, pas d'affolement

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