Sauvés par Mao

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Il fallait que ça arrive. Une agence de notation, S&P, a rabaissé la note des Etats-Unis de triple A, à double A+. Comment résister au fou rire lorsqu’on voit la tête de l’oncle Sam, amochée par le revers de bâton ? D’autant plus que c’est précisément ce bâton là qui lui sert à frapper le monde d’habitude… Quelle ironie du sort ! Ce pays qui encore jusque là était considéré comme, le plus puissant du monde, le plus fiable, le plus beau, le plus magnifique, enfin le plus que les autres, qui faisait rêver les traders du monde entier, les banquiers, les affameurs, les suisses, les libanais, les stars de cinéma, est descendu en quelques années au même niveau que ces voisins du Nord, si ce n’est en dessous.

Standard & Poor’s a donc estimé que les Etats-Unis avaient perdu un degré de solvabilité, qu’ils n’étaient plus capables de rembourser leur dette avec la même assurance qu’il y a 3 jours. Jusqu’ici tout va bien. Si la note se stabilise à doube A+ les conséquences seront minimes, les taux d’intérêts ne varieront pas de beaucoup et seront négociables par les dirigeants américains. Mais la suite du communiqué de S&P n’a pas été largement divulguée. Seuls quelques éditorialistes pris d’un soudain regain de professionnalisme en ont parlé. Le double A+ était accompagné d’une charmante remarque qui signifiait la tendance au négatif de la note. Autrement dit, c’est un double A+ qui pourrait se transformer en double A- si aucune réforme ne vient rétablir l’ordre économique du pays.

Cet ajustement économique nécessaire pour sortir le monde du chaos imminent, comment se realisera t-il ? D’abord, les Etats-Unis ont besoin de réduire leurs dettes. Pour cela, ils tentent de les faire racheter par des Etats plus à même de les rembourser. Par ce biais, les Etats-Unis s’endettent auprès d’Etats et non auprès de banques, ce qui leur permet d’emprunter à nouveaux. Ou encore, ils privatiseront ou vendront des entreprises sur les marchés boursiers. Ensuite, ils devront faire des économies. Et bien entendu se sera sans surprise. C’est sur le dos de la population que se rembourseront les banques. Les grands patrons de la finances sont sans scrupule, après avoir joué et perdu l’argent du travail, c’est sur le travail qu’ils se rempliront les poches.

Le même phénomène s’est développé en Europe. La Grèce, l’Italie, l’Espagne et le Portugal ont vu leurs notes dévaluées par les agences de notation. En Grèce, c’est Moddy’s qui a déclenché la panique des bourses européennes. C’est ce qui a mené à la politique d’austérité mise en place en 2008 et prévue encore jusqu’en 2015 au minimum. Une grande partie de l’exploitation du port du Pirée à Athènes a déjà été vendue à des entreprises chinoises. Dans l’année à venir, le gouvernement de Papandreou compte vendre le reste de l’exploitation. Des îles entières sont vendues à l’Allemagne. Le sol, et les murs du pays sont en ventes, les travailleurs ne touchent que des miettes alors que les prix ne cessent d’augmenter. Les capitalistes n’auront bientôt qu’un seul mot à la bouche : la guerre.

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