La marche sacrée – الزحف المقدس

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Kadhafi dans un discours tenu après les premières frappes de l’OTAN avait menacé de lancer une marche sacrée contre les rebelles. L’ex-guide avait annoncé un soulèvement de plusieurs millions contre les fauteurs de troubles qui secouaient le pays. En Occident, au lendemain de cette prise de parole la courte mémoire des populations ne retenait déjà plus que deux mots du discours fleuve : « Zanga zanga » ou plus précisément, Zenqa zenqa soit rue par rue.

Cette allusion au « plus grand junky que la terre n’ait connu » nous sert  en réalité à parler de toute autre chose. La marche sacrée en arabe : al-zahf al-moqadass – prônée par Mouammar, ne devrait pas en rester là, comme une idée jamais réalisée ou une tentative avortée. Le monde arabe n’est pas libéré de ses tyrans, et il risque de ne pas l’être pour l’instant.

Kadhafi appel donc au soulèvement du peuple, à la révolte, à la récupération des terres « pouce par pouce, maison par maison, bâtiment par bâtiment, rue par rue, pistolet par pistolet ». La décalage du dictateur par rapport à la réalité du pays n’est plus à démontrer, cette phrase choc ne convient absolument pas au contexte de la révolution libyenne et aux combats que se livrent insurgés et « loyalistes ». En y regardant de plus près, la citation trouve parfaitement sa place dans le discours de la résistance palestinienne.

Dans quelques de jours, entre le 14 et le 20 septembre, les Etats membres du conseil de sécurité de l’ONU vont se réunir et devront voter la reconnaissance de l’Etat palestinien et son adhésion en tant que 194ème Etat membre des Nations Unies. Une pétition d’Avaaz.org existe, et a déjà été mise en ligne par le Poisson Rouge. L’objectif d’un million de signataires n’a pas été atteint, mais tout de même 900 000 personnes ont signé l’appel. Bien que cette initiative soit dans son ensemble positive, pouvons nous réellement nous jeter corps et âme dans cette voie ?

Malheureusement, c’est le vieux-fou qui avait raison. Pour vaincre l’impérialisme et gagner la liberté, le soulèvement est la seule issue. L’intifada du peuple syrien, et le mécontentement toujours croissant à l’égard de la politique israélienne en Egypte ne font qu’accroitre la pression sur une position intenable : celle de l’existence d’un Etat fasciste au coeur du Moyen-Orient. La marche des millions aura lieu, mais contrairement aux prédications du marabout de Tripoli elle n’aura pour seul Guide que son courage et sa soif de justice.

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