Le 11 janvier dernier, le Poisson Rouge a eu une pensé pour Carlo Tresca, militant communiste de la première heure puis anarchiste syndicaliste né le 9 mars 1879 à Sulmona petite ville d’Italie proche de Rome. Secrétaire à 20 ans du syndicat des cheminots, il est rapidement contraint à l’exil, à l’âge de 24 ans, pour avoir publié un journal de propagande « Il germe ». Il publie un nouveau journal en italien « La Plèbe » depuis les Etats Unis, adhère aux I.W.W. (Industrial Workers of the World). Carlo Tresca participe en meneur aux grandes grèves du textile en 1912, puis à la marche des chômeurs de New York et la grève des mineurs du Minnesota en 1916.

En 1917, il dirige depuis Philadelphie le journal « L’Avenir » qui est interdit de diffusion pour « propagande pacifiste ». A partir de fin 1917, il va diriger le journal « Il Martello » (Le Marteau), journal de combat de la classe ouvrière italo-américaine et du mouvement anarchiste.

Après quelques mois de prison, Carlo Tresca s’attaque, dans son journal, à la propagande fasciste de Mussolini dans le milieu de l’émigration italienne, et organise la guérilla urbaine contre les chemises noires et les fascistes américains. On imagine facilement qu’il était très surveillé par le gouvernement américain. Il soutient la révolution bolchévique pour le socialisme contre le capitalisme.

Au début des années 1930, Carlo Tresca prend la défense des anarchistes victimes de répression anti-syndicale ou anti-anarchiste, et s’élève fidèlement à ses idéaux contre les persécutions du régime stalinien. En 1938, il accuse publiquement l’URSS de l’enlèvement de Juliet Poyntz, alors membre des Filles de la révolution américaine DAR et membre fondateur de Parti communiste des Etats-Unis CPUSA.

Juliet Pointz

Le 11 janvier 1943, Tresca meurt  à New York, assassiné par un tueur dont l’identité n’a jamais été dévoilée. Pourtant, pour une fois, le FBI a rendues publiques sur Internet 1358 pages relatant les enquêtes menées pendant plusieurs années sur Tresca et sur ses assassins. Il s’agirait, sans confirmation, d’une purge tardive de la dictature stalinienne de l’URSS de l’époque.