Si je vous parle d’une comédienne de 30 ans, qui déclare la guerre au concept de divertissement, qui va faire le tour des usines en lutte, qui écrit une pièce sur la relation entre Karl Marx et sa femme Jenny von Westphalen, et une autre sur le comportement des capitalistes en plein bouleversement économique, il est probable que les premières images qui vous viennent soient celles d’un mélange bizarre  entre Guy Bedos et Catherine Ribeiro devant les ouvriers Renault à Billancourt.

Eh bien halte aux préjugés ! Cette comédienne dont il est question aujourd’hui vit bien dans la France de 2012, et s’appelle Audrey Vernon. Autant vous dire qu’à une époque où la hype dela jeune génération de l’humour (et en particulier pour certains fils de) serait au contraire de rejeter en bloc la politique, c’est assez rafraîchissant. Et quand par-dessus le marché cette comédienne renvoie dans leurs cordes des belles personnes comme Edwy Plenel et Pierre Rosanvallon, on touche au sublime.

Alors, amis lecteurs, retenez bien le nom d’Audrey Vernon, car ce n’est sans doute pas la dernière fois que vous en entendrez parler. Avec son profil idéal de bonne cliente, je pense, et j’espère, m’est avis qu’elle va pouvoir porter sa saine indignation sur un paquet de plateaux télé, mais pas que. Et on s’en réjouit d’avance, car ils sont peu nombreux, ceux capables d’oser ce qu’elle fait, et de ne pas se contenter du rôle de clown auquel les médiacrates voudraient les cantonner. Alors, chapeau, l’artiste !