Fil rouge à Bamako : en direct du coup d’Etat

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La rédaction permanente du poisson rouge vous propose de suivre en direct les évolutions majeures de la situation au Mali. Retrouvez toutes les parutions par ordre chronologique pour en comprendre les enjeux.

01/04/2012
Après les villes de Kidal et Gao, Tombouctou est tombée entre les mains des rebelles du MNLA. L’armée malienne se replie petit à petit vers Bamako. A lire sur le sujet

01/04/2012
Le capitaine Amadou Sanogo (junte militaire) a déclaré vouloir rétablir à compter de ce jour la constitution démocratique de 1992 et les instituions républicaines. Vers un retour à l’ordre?
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27/03/2012 MARCHE DE SOUTIEN AU CNRDRE : des maliens s’expriment

Par Jean Balthazar, correspondant poisson rouge à Bamako

La Convergence patriotique pour la défense du Mali, composée de plusieurs organisations syndicales et de la société civile, associée au mouvement patriotique du 22 mars (MP22) a battu le pavé hier mercredi pour exprimer son soutien au Comité de redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE).

Composée de plusieurs centaines de personnes, la marche a quitté la Place de la liberté, hier matin aux environ de 9 h en passant devant le cinéma Babemba pour converger au monument de l’indépendance. Venus de partout, les marcheurs étaient composés des membres d’une vingtaine d’organisations et d’associations membre de la Convergence patriotique pour la défense du Mali : CSTM, n’ko MCCD, AAS.AEEM, Sylima, Laydou télécom, Synacodem, Unacom, Synag, OED, Sanfin, UACDDDD, Forum pour un autre Mali, groupement des commerçants du Mali, Association sinignèssigui la kana, MNFSPUN, Amsunem, SPN, Coses, ADJ, CAJB Mali…
Le président déchu Amadou Toumani Touré, la communauté internationales, la France, l’Union Africain et la Cédéao ont été incriminés par les marcheurs. Pouvait-on lire sur les banderoles brandi en l’air : « soutien au Comité de redressent de la démocratie et de la restauration de l’Etat (CNRDRE) pour tout le temps nécessaires à la restauration de l’autorité de l’Etat et de la refondation de la démocratie », « Que les partis et responsables politiques complices et tributaires de ce chaos fassent profil bas », « Plus besoins de dirigeants prêchant de belles paroles à travers des discours pompeux, cousus de langages corrompus », « Plus besoin de gouvernement antipathique et irresponsable, plus besoin de dirigeants véreux, mais de personnes compétentes », « Le Mali peut avancer sans l’aide de la communauté internationale », « CNRDRE réglez la crise du Nord ». Comme slogan, ils disaient « Vive le CNRDRE, Vive l’armée malienne, abas les traîtres », « La paix d’abord ensuite les élections ».
Le long fil de la marche s’étendait sur plusieurs kilomètres le long de l’itinéraire. Les manifestants attiraient l’attention des citoyens qui se joignaient au parcours.
Au monument de l’indépendance, les leaders de la Convergence pour la défense du Mali, le porte parole du Comité de redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE), le lieutenant Konaté ainsi qu’ Oumar Mariko secrétaire général du parti Sadi et membre du mouvement patriotique du 22 mars (MP 22) ont fait différentes déclarations en Bambara et en Français pour ensuite prendre d’assaut la cour de la primature. Logés sur un balcon du bâtiment, Oumar Mariko aux côtés du lieutenant Konaté ont de nouveau pris la parole sous bonne escorte policière et militaire. Ceux-ci, ont remercié la foule de leurs soutiens « à la cause » et ont fustigé l’ingérence de la communauté internationale qui ont émis des sanctions envers le Mali. Pour bon nombre de manifestants présents, le coup d’Etat (après la destitution du président Amadou Toumani Touré) est consommé. Selon eux, un retour à une vie constitutionnelle serait précipité et une transition pacifique en relation avec la classe politique doit prévaloir sur tout le reste. On comprend donc par cela que les mutins et leurs différents soutiens jouent la carte de l’apaisement et de la normalisation. Cette manifestation fût aussi un moyen pour le comité de redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat de montrer « ses forces ». En effet, un impressionnant dispositif militaire et de forces de sécurité (garde nationale et policiers) encadraient la manifestation. Le mouvement populaire du 22 mars (MP 22) a également annoncé par la voix d’Oumar Mariko la tenue d’un grand meeting de soutien au CNRDRE samedi 31 mars au stade du 26 mars.

Article co-signé par Sidiki Doumbia
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26/03/2012 Compte rendu de la journée de mobilisation du 26 mars 2012

Par Jean Balthazar, correspondant poisson rouge à Bamako

Un meeting des « forces vives » de la nation anti coup d’état s’est tenu ce lundi à 10 heures à la bourse du travail de Bamako, boulevard de l’indépendance. Majoritairement membre du front uni pour la restauration de la démocratie, un front de 38 partis et d’associations, « ces démocrates » portaient comme étendard l’article 121 de la constitution du Mali dénonçant comme « crime imprescriptible contre le peuple » tout coup d’état ou putsch. L’arrivée tardive de Soumaila Cissé (voir déclaration), candidat à l’élection présidentielle, a été dénoncée par certains comme une récupération politique malgré la présence de nombreux supporters. Dans le même temps, la radio Kayira recevait le mouvement populaire du 22 mars, « soutient politique » de la junte.

Les locaux ainsi que la cour de la bourse du travail étaient ce lundi remplis de bamakois exaspérés par la situation qui prévaut dans le pays. Le meeting a duré un peu plus d’une demi-heure. Mais, les messages libellés étaient clairs : « Les militaires au front, le pouvoir au peuple », « Dégage Sanogo ! », « A bas les putschistes ! », « Vive la République, vive la démocratie ! ».

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26/03/2012 Mali : « les fonctionnaires seront les premières victimes »

Par Jean Balthazar, correspondant poisson rouge à Bamako

« Les militaires du CNRDRE (Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat) sont des farfelus, mieux vaut une mauvaise démocratie qu’un retour au pouvoir des militaires ». Cette déclaration de Badou Koba journaliste au canard déchainé quotidien satirique malien  décrit le ressentiment d’une majorité de la population malienne après le coup d’état survenu Jeudi 22 mars à l’encontre du président de la république Amadou Toumani Touré (ATT). La population à trois jours de la destitution de leur chef de l’état semble excédée. Pour beaucoup, ce coup de force militaire était inutile à cinq semaines du premier tour d’une élection présidentielle qui marquait la fin du second mandat « du gendarme de la démocratie »  – surnom dont a  hérité ATT pour ses bons offices en 1991 et 1992. A la tête d’une jeune junte, il avait renversé en 1991 le dictateur Moussa Traoré et mis un coup d’arrêt à la répression sanglante contre le soulèvement populaire en cours, pour la démocratie. Il avait ensuite organisé une conférence nationale et des élections libres, remportées en 1992 par un civil : Alpha Oumar Konaré –. Aujourd’hui, la population est exaspérée d’une part par l’insécurité, d’autre part par la crainte d’une envolée des prix. Vendredi, l’essence et le gasoil étaient revendus à la sauvette à un prix exorbitant entre  1 000 et 1 500 F Cfa (entre 1,50 et 2 euros) contre 700 à 800 F Cfa (1,10 euros) habituellement. Cela s’explique selon un opérateur économique spécialisé dans l’importation des hydrocarbures par le fait que « les stations ont été contraintes de fermer par crainte de vandalisme. En effet, dans la journée du jeudi, les soldats et les forces de sécurité ont passé la journée à piller et à déposséder les particuliers de leurs véhicules. Ils se rendaient ensuite dans les stations pour exiger d’être servis gratuitement. Face à ce rançonnement, les stations ont jugé sages de fermer boutique en attendant que l’orage passe ». De plus, l’on craint une asphyxie de l’économie du pays considéré comme l’une des plus performantes de la sous régions avec plus de 4% de croissance annuelle. Les sanctions des principaux bailleurs de fonds (France, Union Européenne, Etats Unis, Banque Mondiale et Banque Africaine de développement) ainsi que la fermeture des espaces terrestre et aérien pénalisent fortement le Mali. Boubacar* professeur à l’école publique de Baco Djicoroni craint pour ses revenus : « les fonctionnaires seront les premières victimes de ce coup d’état, et nos salaires seront certainement gelés dès le mois prochain. » Pourtant ceux-ci sont appelés à travailler dès mardi 27 à 7 heures du matin, « toute absence (au sein de l’administration) sera considérée comme une désertion de poste » selon les putschistes.

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22/03/2012 Témoignage du coup d’Etat en cours au Mali

Par Jean Balthazar, correspondant poisson rouge au Mali

Le président de la république malienne Amadou Toumani Touré a été exfiltré du palais présidentiel et destitué de son poste dans la nuit de mercredi à jeudi suite à la mutinerie d’une partie de l’armée malienne. Ce coup d’Etat militaire intervient deux mois avant la fin de son second mandat et fait suite à une première manifestation dans la matinée du mercredi 21 mars dans la caserne militaire de Kati qui se trouve à 15 kilomètres de Bamako. Ces militaires ont pris le pouvoir après plusieurs heures de combat, dissous les institutions et suspendu la constitution datant du 25 février 1992. Jeudi matin, la circulation était fluide, malgré une forte présence militaire dans les rues.

poisson rouge

un combattant rebelle du MNLA

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29/11/2011 Mali : Touaregs, barbouzes et compagnie 2ème partie

Par l’as de Madrid

L’enlèvement de deux otages aux identités troubles a Hombori (Mali) nécessite désormais de comprendre le contexte politique dans lequel il est intervenu. La première partie de l’article est à lire (ici)

Des barbouzes
Noyée au milieu de révélations tonitruantes quant au passé des deux otages français au Mali, une information de la plus haute importance semble avoir été délaissée par bon nombre de rédactions françaises. Quelques heures avant l’enlèvement de Serge Lazarevic et Philippe Verdon, un individu présenté comme un médiateur français se faisait tirer dessus dans le nord du pays. A priori, il serait difficile de faire un lien entre les deux affaires, mais certaines informations prêtent toutefois à de lourds questionnements. Ce médiateur aurait dans un premier temps caché sa véritable identité avant de laisser apparaître la raison de sa venue en zone rouge : il aurait été dépêché afin de négocier directement avec AQMI la libération de quatre otages d’Areva enlevés au Niger en septembre 2010. Ce négociateur, qui essayait de « passer inaperçu en vue de la médiation (…) », a été touché vraisemblablement à l’épaule en essayant de forcer un barrage tenu par l’armée nationale malienne. Au départ, si l’individu prétendait s’appeler François (L’express du 23/11/2011), il s’est rapidement avéré que sa véritable identité était celle de Jean-Marc Gadoullet, ancien colonel du service action de la DGSE (les services secrets français).

Barbouzard entre tous, cet ex-espion reconverti dans la sécurité privée (tout comme S. Lazarevic et P. Verdon) affiche un palmarès inquiétant : selon Nathalie Prévost (journaliste au JDD), il aurait délibérément fait échouer les négociations pour libérer les sept otages d’Areva enlevés au Niger en 2010. En effet, alors que trois d’entre eux pouvaient être libérés gratuitement par AQMI (ils étaient africains et ne représentaient aucun intérêt financier, que voulez-vous), Gadoullet et ses réseaux ont littéralement saboté le processus pour le faire aboutir finalement quelques jours plus tard… Contre une rançon de 10 millions d’euros ! Essayant de se forger une réputation dans la sécurité privée au Sahel, sa société SATOM a ainsi pu se placer au premier plan des négociations avec les réseaux terroristes. Ici aussi, la fin justifie les moyens.

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28/11/2011 Mali : Touaregs, barbouzes et compagnie 1ère partie

Par l’as de Madrid

La précipitation des médias à vouloir nourrir l’audimat a parfois de drôles de conséquences. Au détriment d’un travail de fond, nécessitant recherches et réflexions, on privilégie souvent le scoop, « l’actu », en omettant malheureusement de considérer toutes les données d’un problème posé. Résoudre une équation, ou du moins tenter d’y parvenir, n’est pourtant pas chose facile ; mais on peut essayer de s’y atteler avec un minimum de volonté.

Le Mali et plus largement le Sahel sont devenus depuis l’année dernière l’un de ces gouffres médiatiques dans lequel les journalistes ont pris l’habitude de patauger. Enlèvements, assassinats et attaques contre des occidentaux s’y sont multiplié, et de dénouements tragiques en mises à l’amende répétées, personne n’y a visiblement rien compris. Derrière cette réelle violence politique dont les européens sont la cible privilégiée, on a collé un nom, très vendeur, à mi-chemin entre Star Wars et Bobby Lapointe : AQMI. Al Qaïda au Maghreb Islamique donc, tenue pour responsable de la totalité des initiatives anti occidentales menées jusqu’à présent, semble pointée du doigt comme l’ennemi public n°1 dans la région. Mais intéressons nous pour une fois au dessous des cartes, un peu trop vite étalées par les médias et les politiques français.

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Un commentaire sur “Fil rouge à Bamako : en direct du coup d’Etat

  • Ich war vor einigen Tagen im Heohitman-Strre shoppen. Wirklich ein sehr stilvoller Laden mit einem auserlesenen Sortiment, welches das Herz jeder Fashionista höher schlagen lässt. ich wurde sehr kompetent und freundlich bedient. Eine echte Empfehlung!

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