Antigone antifasciste

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Le premier ministre grec, Antonio Samaras, est quand même un sacré rigolo. Dans une interview accordée au magazine allemand Handelsblatt, il affirme sans sourciller que « la société tout entière est menacée par les populistes d’extrême-gauche et par quelque chose qu'[il] n’avait encore jamais vu dans son pays, la montée d’un parti d’extrême-droite, voire fasciste et néonazi ».

On est habitués, depuis le temps, que les libéraux austéritaires mettent dans un même sac extrême-gauche et extrême-droite. Le problème, c’est que vu les dernières nouvelles qui nous viennent de Grèce, mettre sur un pied d’égalité en termes de menace l’alliance démocrate et républicaine de gauche Syriza, arrivée deuxième aux dernières élections générales, et le parti néonazi Aube Dorée apparaît particulièrement obscène.

Je vous la fais brève. D’un côté, vous avez un parti d’extrême-droite dont les milices multiplient les agressions contre les immigrés à Athènes et dans toute la Grèce et dont les députés n’hésitent pas à étaler leur manque de galanterie ni à brandir des armes lors de meetings. Un parti que la police grecque vous conseille d’appeler à la rescousse pour régler vos problèmes de voisinage, comme le révélait le Guardian le mois dernier.

De l’autre côté, la riposte antifasciste tente de s’organiser tant bien que mal. En effet, eux n’ont pas franchement la bénédiction de la police. Ce serait même plutôt le contraire, à en croire le Guardian, décidément en pointe sur le sujet grec. Le quotidien anglais révèle aujourd’hui que des antifascistes arrêtés par la police grecque lors d’une manifestation motorisées ont été torturés et maltraités, les avocats comparant les traitements subis à ceux de la prison américaine d’Abu-Ghraib.

Perso, ça me donne pas franchement envie de les appeler à l’aide…

Le ridicule ne tuant toujours pas, Monsieur Samaras est toujours premier ministre, malgré sa déclaration. Reste que dans un pays où l’on ne compte plus les jours de grève générale, où les gaz lacrymos sont désormais un élément comme un autre de l’atmosphère, et où cela ne choque plus personne qu’on interdise la circulation, même à pied, dans le centre de la capitale pour la venue d’un chef d’état étranger, le spectre de la junte est de plus en plus présent. Il y a quelques mois, j’illustrais un article déjà consacré à la Grèce par des images du film Z, de Costa Gavras. Pourvu qu’on n’y arrive pas.

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Un commentaire sur “Antigone antifasciste

  • En France, certains soi-disant antifascistes soutiennent les indigènes de la République, groupuscule ultra-raciste, ultra-antisémite, sexiste, homophobe, intégriste…Ceux qui disent être antifascistes sont parfois alliés aux pires des fascistes, comme quoi il faut se méfier de toutes ces étiquettes : il y a tellement d’imposteurs ! Par ailleurs, les casseurs qui commettent leurs agissements à chaque manifestation se comportent comme des skinheads…Moralité : tous les extrêmes se valent .

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