Le vieux taxi anglais du boulevard Beaumarchais – 2ème partie

Le vieux taxi anglais du boulevard Beaumarchais – 2ème partie

Alors qu’il est stationné sur le trottoir d’en face et mange un sandwich, les yeux à la vitre, les filles sortent de l’établissement. Il remarque soudain la jeune Indienne. Tout à coup, il voit un type portant un manteau en cuir s’approcher de la fille, la prendre par le bras et la tirer violemment de son cercle d’amies. Il lafrappe au visage, parmi les cris indignés de ses copines. Avant que Cornélius n’ait eu le temps de déglutir son sandwich, l’homme traverse la rue en courant et se dirige vers son taxi, tandis que les amies se pressent autour de la fille en état de choc. Il cogne à la vitre, monte à l’arrière, s’affale sur la banquette et ordonne à Cornélius de démarrer. Mais Cornélius refuse de mettre le contact. « Démarre ! Hey, t’es sourd ou quoi ? » Mais Cornélius a les yeux rivés sur la jeune fille, qui pleure, là-bas, devant le lycée.

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Le vieux taxi anglais du boulevard Beaumarchais

Le vieux taxi anglais du boulevard Beaumarchais

On passe devant sans le remarquer. Il est beau pourtant, étrange épave échouée là, sur un bout de trottoir de Paris. Les prospectus publicitaires s’accumulent sur son parebrise, les vignettes décolorées se décollent sous les joints bouffés des essuie-glaces. Un été caniculaire, la chaleur a fait péter les vieux caoutchoucs des vitres. À l’automne, les feuilles mortes tombent sur son capot long comme un cercueil.

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Des yeux et des oreilles

Des yeux et des oreilles

« En plongée » ordonna d’une voix assurée le capitaine tandis que le sous marin, battu par les vagues froides de la mer du Nord, tanguait comme un beignet dans son bac à huile. L’opérateur radio, engoncé dans son habitacle en acier, soupira, cala ses écouteurs sur les oreilles et murmura entre ses dents : « Le vieux perd la boule, on aura jamais assez d’oxygène pour tenir. Et dire que j’ai laissé mon boudin anti stress à Hambourg. » . Ecroulés sur leurs couchettes graisseuses, les manœuvres dormaient dans le poste d’équipage, bercés par le ronronnement des moteurs électriques alors que le fin trait d’acier du sous marin s’enfonçait dans les profondeurs de la mer

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