L'état policier dans nos têtes

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Ça y est ! Les lycéens et les étudiants entrent dans la danse de la contestation contre la réforme des retraites ! Et cela au moment même où les secteurs pétroliers et des transports se lancent dans des grèves reconductibles et où les syndicats décident enfin de journées d’actions tous les trois jours. Même les plus indécrottables pessimistes doivent avouer qu’une belle odeur de rébellion flotte en ce moment sur la France. Pour autant, cette odeur ne parvient pas à cacher la merde.

Ce qui aurait été considéré comme une atteinte inacceptable à la démocratie il y a encore cinq ans (les vétérans du mouvement Fillon de 2005 en témoigneront) est désormais la norme : les flics entrent dans les lycées. Les rectorats ont donné des consignes claires : dès qu’il y a blocage, il faut prévenir la préfecture qui enverra ses escadrons pour mettre fin au trouble immédiatement. Sauf qu’en général c’est l’intervention policière qui provoque le plus de troubles. Florilège :

Les progressistes condamnent évidemment les interventions, les réactionnaires applaudissent, mais tous sont d’accord pour dire que c’est dans l’ordre des choses. Ça ne l’est pas ! Des flics n’ont pas le droit d’intervenir à l’intérieur des établissements ! Pourquoi les profs ne font-ils pas respecter leur espace de travail ? Pourquoi les proviseurs courbent-ils l’échine devant le rectorat et acceptent de collaborer à la répression ? Qu’attendent les fédérations de parents d’élèves pour s’interposer et participer aux barrages ?

On explique souvent que le plan vigipirate a pour unique but d’habituer la population à une présence militaire et policière dans sa vie quotidienne. Je pense qu’il y a du vrai là-dedans, et je crois qu’on commence à en voir les premiers effets. Quand on n’est plus choqué de voir des militaires en armes dans l’espace public, et qu’on applaudit quand le gouvernement installe des policiers dans les collèges, on ne peut évidemment pas s’indigner de la présence de CRS dans des lycées.

L’état policier, il est dans nos têtes, et il va falloir l’en virer !

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