"La seule solution, c'est que le président Ben Ali s'en aille !"

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Ah on les entend déjà les critiques mesquines : « Poisson Rouge, ils font genre ils sont au taquet sur l’actualité des luttes, genre je raconte la Grèce, genre je raconte l’Italie, et même l’Islande, mais là le Maghreb se révolte et, comme par hasard, y’a plus personne !! » Rassurez-vous, petits amis du Poisson Rouge, voici l’article que tout le monde attendait sur la lutte des  Tunisiens contre la dictature de Ben Ali. En effet, hier se tenait à la Bourse du Travail, à Paris, un grand meeting de solidarité avec le peuple tunisien auquel se sont rendus les braves reporters du Poisson Rouge.

La première chose qui frappe quand on entre dans la grande salle de la Bourse du Travail ce jeudi soir, c’est l’effervescence qui est palpable. Il règne dans cette salle une étrange atmosphère, mélange de colère froide et d’espoir, tellement puissante qu’on a l’impression qu’on pourrait presque la toucher. La colère froide, elle est pour Ben Ali, ce président-dictateur dont plus personne ne veut : la situation économique désastreuse du pays, la corruption, l’absence de liberté d’opinion et la répression, plus personne n’en veut. Certes, tout est parti d’un mouvement aux revendications purement économiques, mais désormais, c’est à un mouvement absolument politique que doit faire face le régime tunisien, et le mot d’ordre est clair : « Ben Ali, dehors ! »

La transformation de cette lutte économique en un combat politique tient à deux choses : la violence inouïe de la répression exercée par la police de Ben Ali d’une part, et la mobilisation sur le net d’autre part, grâce à laquelle la propagande gouvernementale ne peut plus prendre racine. En effet, s’il est facile de réprimer tranquillement et de cacher les mouvements spontanés de révolte quand on contrôle l’intégralité des médias, ça devient nettement plus difficile quand les vidéos des manifestations et des violences policières sont mises à disposition du peuple tout entier quasiment en temps réel. C’est là que les Tunisiens de France jouent un rôle important, en permettant la diffusion rapide des informations par les réseaux sociaux, Facebook en tête.

D’un point de vue français, l’autre intérêt de cette cyber-mobilisation, c’est que la propagande de notre propre gouvernement ne marche plus non plus. Frédéric Mitterrand et Michèle Alliot-Marie pourront répéter toutes les conneries qu’ils veulent sur la démocratie exemplaire de Ben Ali, sur la gentillesse et l’efficacité du régime tunisien, ça ne marche plus ! Nous aussi nous les voyons ces vidéos d’assassinats, et nous ne gobons plus leurs salades ! Le résultat, c’est que la solidarité du peuple français pour la lutte des Tunisiens grandit elle aussi jour après jour, et la présence hier soir des syndicats et des partis de gauche français en est certainement un des exemples les plus probants.

Une chose est claire en tous cas : le mouvement tunisien a aujourd’hui atteint un point de non-retour. Pour toutes les personnes présentes hier soir, la seule solution possible pour que la révolte cesse, c’est le départ de Ben Ali. Et la perspective est la même pour tous : ce qu’il faut installer en Tunisie, c’est la démocratie. Et contrairement à ce qu’affirment Ben Ali et ses complices sarkozystes, pour nous faire peur et casser la solidarité internationale, la démocratie en Tunisie ne sera pas l’occasion d’une prise de pouvoir islamiste. Le peuple tunisien est prêt, il sait ce qu’il veut (en termes de libertés individuelles notamment), et il sait que jamais les islamistes ne lui offriront ce à quoi il aspire.

Nous disions que ce qui régnait hier soir à la Bourse du Travail c’était la colère froide et l’espoir. On a bien saisi l’objet de la colère, il est maintenant temps de laisser la place à l’espoir. Une vague sans précédent se lève en Tunisie, et elle n’est pas prête de retomber. C’est aussi à nous Français de faire pression pour que les Tunisiens aient enfin droit à une liberté qu’ils méritent. Pour ça, il faut que nous nous battions à leurs côtés, pour rappeler à notre gouvernement que non, nous ne cautionnons pas le régime de Ben Ali, que non,  nous ne voulons pas envoyer nos CRS à Carthage pour réprimer un peuple en lutte pour son émancipation, mais que oui, nous voulons enfin que les Tunisiens puissent régler leurs problèmes librement, plus de 50 ans après leur indépendance : il est temps !

Donc n’oubliez pas les manifestations du samedi 15 janvier, partout en France, et à 14h place de la République pour les Parisiens.

Vous pouvez aussi regarder l’intégralité du reportage du Poisson Rouge sur notre chaîne Youtube (et on en profite pour placer un gros merci à Odré pour son montage qui tape).

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