tut…tut…tut..tut .tut.tututututuuu.BOOM

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Eh ben ! Avec tout ce qui se passe en ce moment autours de nous, on ne sait plus trop ou donner de la tête. Franchement, avouez qu’entre le conflit Ouattara-Gbagbo, la chute de Ben Ali, le retour de Duvalier à Haiti, la passation de pouvoir entre les deux Pen (le borgne gras, et la peste blonde) et autres faits divers, on a du mal à suivre l’actualité de ces dernières semaines. Mais heureusement que le Poisson Rouge est là, et que ses proto-détectives indépendants sont présents sur tous les fronts. Tout ça pour dire que le sujet d’aujourd’hui, si vous ne l’avez pas déjà deviné dans le titre, porte sur les groupes armés en Grèce, et notamment sur l’affaire des anarchistes de la Conspiration des Cellules de Feu (CCF), dont le procès anti-terroriste a débuté le lundi 17 janvier 2011.

– Alors ?! T’avais zappé ? Allez avoue !  T’inquiète, le Poisson Rouge est magnanime, il dira rien ! –

Il y a un mois, tout le monde parlait encore des Grecs, vous savez, ceux qui depuis décembre 2008 tentent à grands coups de grèves générales, de charges en rangs serrés, de cocktails Molotov, d’engins incendiaires, d’attentats à la bombe, et d’assassinats, de faire tomber le régime en place, de refuser la tutelle du FMI et la dictature de l’euro. Mais nous ne nous intéresserons pas ici à l’ensemble du mouvement. Pour cela un site existe déjà : From The Greek Streets. C’est la Conpiration des Cellules de Feu qui nous occupera plus particulièrement.

Conspiration des Cellules de Feu

Petit rappel des faits concernant la Conspiration : comme vous pourrez le lire ici, ou encore , ce sont ceux qui ont revendiqué depuis 2009 l’envoie de colis piégés aux ambassades et aux personnalités politiques européennes. En tout 17 colis, ne faisant aucun mort, mais des blessés, bousculant surtout la surveillance vigipirate en vigueur dans l’ensemble des pays de l’Union Européenne, donnant des idées à d’autres outres-marins (italiens, argentins, et même anglais), lançant presque une dynamique explosive, en tout cas dans les esprits. Tout ça pour dire, que mine de rien, les groupes armés ayant une base idéologique sont en train de réapparaître en Europe, et la preuve en est, l’arrestation de 5 activistes par la police grecque la semaine dernière, déjouant ainsi un attentat qui devait être perpétré contre le procès des membres de la conspiration, ainsi que ce communiqué publié le 20 janvier 2011 sur internet par la « Formation Guerrilla Lambros Foundas » (du nom d’un militant anarchiste assassiné par la police grecque), revendiquant le dépôt de 5 litres d’essence devant le domicile du médiateur (entre l’Etat et les citoyens) du gouvernement grec Kalliopi Spanou, en soutien aux accusés CCF.

Mais il faut faire attention, et ne pas tout confondre, en d’autres termes, rester attentif et prudent. Ce n’est pas parce que quelques individus éparpillés dans le monde ont décidé de passer à l’acte que l’on peut parler d’un réseau international, ou même tout simplement d’un mouvement régional. En fait contrairement aux restes des pays européens, l’existence de ces groupes n’est pas une nouveauté en Grèce, ils sont issus comme on l’a déjà entendu dans les médias, d’une tradition issue de la lutte contre la dictature des colonels. En effet, la génération qui se bat est celle qui est née au lendemain de la chute du régime en 1974, ils ont ainsi pour la plupart, été élevés dans un esprit de lutte pour la démocratie, avec une idée en tête, « plus jamais de dictature, plus jamais de soumission à une force étrangère ». Aujourd’hui les deux conditions de la paix sociale ont été bafouées : d’une part le premier ministre Georgios Papandreou, est issu d’une famille dont la renommée n’est plus à faire, puisque ses membres occupent les plus hauts postes de l’Etat depuis les années 1940, et d’autre part, et c’est ce qui a réellement fait déborder le vase, le pays a été placé sous tutelle économique.

La passion pour la liberté est plus forte que toutes les cellules

Cependant, on peut rétorquer que la France, et l’Italie, ont aussi une tradition de lutte armée, et les exemples sont faciles, on pense bien évidemment à Action Directe et aux Brigades Rouges. Ma réponse est simple, ça n’a rien à voir ! Premièrement, ces groupes sont des produits des années 70, des années de plomb, du refus du bloc soviétique comme unique alternative au capitalisme, et le contexte international, notamment l’entrée de la révolution palestinienne sur la scène internationale et la présence d’armes un peu partout (financées par la « révolution arabe ») s’y prêtait aisément. Deuxièmement, il n’y a pas eu de continuité dans le temps : après leurs arrestations, personne n’a « pris la relève ». En Grèce, les premiers groupes organisés en commando et qui ont fait parler d’eux sont nés au lendemain de la révolution de 1974. Avant cela, les armes étaient détenues pour la plupart par le parti communiste de Grèce, le fameux K.K.E. (à prononcer kou kou é). Aussi l’existence de ces groupes s’est prolongée dans le temps, entre 1975 et 2011, et peu de répit a été laissé aux forces anti-terroristes.

Et ce n’est qu’aujourd’hui que commence l’engrenage, et la véritable entrée en guerre. Tant que ces groupes agissaient seuls, et qu’ils se positionnaient en marge de la société, ils ne représentaient que des terroristes peu dangereux pour l’Etat. Mais comme nous le savons, le peuple grec est en lutte depuis déjà deux ans, et comme nous l’avons vu dans les vidéos relayées par le blog, il est prêt à en découdre, et même à en finir avec ce régime corrompu, à la solde des puissances européennes. Ainsi, les actions engagées par les révolutionnaires-terroristes recueillent des bravos dans les rangs des manifestants les plus énervés, et même la compréhension des plus réticents. Ainsi, la Conspiration des Cellules de Feu, peut se prévaloir d’environ 300 membres organisés en plusieurs commandos éparpillés dans le pays. Le contexte socio-politique allant dans le sens des activistes, la réaction de l’Etat n’en est que plus forte et plus désorganisée. La pression qu’ils font peser sur le gouvernement commence à faire son effet, les rêves de soulèvements et de renversements prennent forment, et certains y voient le début d’une révolution

Secte des révolutionnaires

Mais la révolution, les dirigeants européens ne sont pas prêts à l’accepter – pas deux en un an – et la répression qui s’abat sur les militants et les grévistes est extrêmement violente. En fait, dans l’objectif d’éradiquer définitivement toute initiative explosive, l’Etat grec a mené et mène encore aujourd’hui des arrestations massives dans les rues des grandes villes. Ces arrestations, loin d’être totalement justifiées sont dirigées contre tous et entraînent généralement à l’emprisonnement en attente d’un procès, et les « délais d’attente » sont parfois plus long que la peine elle même. Ce point va permettre d’expliciter « l’engrenage » auquel il est fait référence plus haut : les attentats anarchistes entraînent une forte répression qui touche tout le monde et non seulement les auteurs des attentats. Les personnes réprimées par l’Etat ont le choix de se tourner vers la guérilla. Dans ce cas, la guérilla renforcée, attire encore plus de répression, et ainsi de suite, jusqu’à l’embrasement complet du pays. Loin de là l’idée d’encourager le pire, et d’arriver au point de non retour, mais ce ne serait pas juste de rejeter la faute sur les seuls poseurs d’engins incendiaires. Le capitalisme est un système guerrier où seuls les puissants ont droit de vivre dignement. Pour les autres c’est l’exploitation au travail, puis la mort. Ceux qui ont décidé de se soulever l’ont fait pour être libre. Pour gagner cette liberté bâillonnée par l’argent, pour s’émanciper des lois sécuritaires, pour faire payer les responsables de la crise, et les ennemis du peuple, et tant pis pour les voitures brûlées, les fenêtres brisées, et les banques incendiées.

Il faut tout de même dire que les actions en solidarité avec les membres de la Conspiration des Cellules de Feu se multiplient en Europe ; la dernière : le logo CCF avec un « solidarity with Greece » ont été tagués sur une banque en Pologne.

Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez lire les lettres de prisonniers et les communiqués en cliquant sur les liens suivants en français et en anglais.

  • Les lettres des membres Lutte Révolutionnaire emprisonnés : I(anglais), II(anglais), III(français).
  • Lettre de deux emprisonnés pour le Squat Nadir à Salonique (français).
  • Communiqué du commando Horst Fantazzini – CCF (anglais).
  • Lettre de Panayiotis Giannos, récit de son arrestation (anglais).
  • Communiqué de la formation guérilla Lambros Foundas (anglais).
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2 commentaires sur “tut…tut…tut..tut .tut.tututututuuu.BOOM

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