Robert Ouko

facebook twitter google tumblr reddit pinterest email

Aujourd’hui, Mercredi 16 février, le Poisson Rouge (il doit encore être le seul) a une pensée pour Robert Ouko.

Ce grand homme politique kenyan est né à Niahéra près de Kisumu, troisième ville du Kenya après Nairobi et Mombasa,  sur le lac Victoria. Il est d’abord élu en 1979, parlementaire de sa circonscription du Kisumu rural, puis il est rapidement devenu ministre des affaires étrangères du gouvernement de Daniel Arapa Moi. Réélu parlementaire en 1983, on lui a retiré le poste de ministre. Il faut savoir que le Kenya de cette époque est dirigé par Daniel Arapa Moi, encore un de ces dictateurs corrompus jusqu’à la moelle, il aurait détourné plus de 2 Milliards de Dollars des caisses de l’Etat Kenyan pour bâtir ses 7 palais alors que 70% des kenyans étaient au chômage.

Après quelques années écarté du pouvoir, en 1988, Robert Ouko est a nouveau à un poste ministériel aux affaires étrangères et à la coopération. Ces allées et retours au pouvoir, montrent un homme légitimement engagé pour son pays dont l’esprit s’inscrit en réaction avec le dogme dictatorial. Il travaillait à la rédaction d’un rapport sur la corruption au sein du gouvernement kenyan quand il a été sauvagement assassiné en 1990 alors qu’il était toujours en poste aux affaires étrangères. Son corps a été retrouvé le 16 février, il avait disparu la nuit du 12.

Robert Ouko est décrit par son peuple comme un homme discret, efficace, apprécié de tous. Son assassinat a d’abord été maquillé en suicide, comme le veut la coutume dans une bonne vieille dictature, mais rapidement les pressions publiques ont permis de prouver que sont corps a été mutilé, en partie brûlé, avec des traces évidentes de torture. Des enquêtes successives ont été ouvertes, avec l’intervention en sauveurs de deux enquêteurs de Scotland Yard, qui n’ont trouvé aucune preuve pour inculper les ministres et chefs de la sécurité soupçonnés du meurtre. Jonas Anguka, jugé puis acquitté par manque de preuve, semble le plus concerné, il a fuit ensuite vers les Etats Unis.

Il est entendu que l’assassinat de Robert Ouko est lié à ses nombreuses interventions pour dénoncer des cas de corruption et à son rapport écrit qu’il allait publier, rapport qui était sans aucun doute accablant pour la dictature de Daniel Arapa Moi. Cet assassinat a provoqué des émeutes à Nairobi, des mouvements étudiants, et des organisations de défense des droits de l’homme. Pour les opposants de l’extérieur, Robert Ouko était objectivement un obstacle à leur tentative d’isolement du Kenya sur la scène internationale.

Vous venez de lire le second article d’une nouvelle rubrique du Poisson Rouge : « Espoirs assassinés« . « Au nom de l’idéal qui les faisait combattre et qui nous pousse encore à nous battre aujourd’hui » (comme le chantait Ferrat), cette série aura pour but de rendre hommage régulièrement à des grands Hommes de notre passé qui représentaient autant d’espoirs formidables pour l’humanité et qui furent victimes de la guerre que mène depuis trop longtemps le capitalisme contre les peuples.

facebook twitter google tumblr reddit pinterest email

2 commentaires sur “Robert Ouko

Répondre à Flip Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>