Obsolescence programmée, le retour de la vengeance

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« Quoi ? », entends-je déjà ! « Encore un article sur l’obsolescence programmée ? Mais on en a eu un il y a deux jours, c’est n’importe quoi ! » Oui, oui, on sait. Le truc, c’est que deux auteurs différents ont proposé le même jour deux articles sur le même sujet. Les grands esprits se rencontrent, comme on dit. Or, d’une part le Poisson Rouge n’aime pas trop empêcher les gens de parler, et d’autre part il aime bien montrer que ses contributeurs sont indépendants et autonomes. Alors, quand en plus, les deux articles sont écrits sur des angles sensiblement différents, et qu’ils sont tous les deux de qualité, il n’hésite pas à publier les deux. Eh ouais, il a peur de rien le Poisson Rouge ! Maintenant, profitez de l’article du Revolté, et si vous n’avez pas encore lu l’article de John, jetez-vous dessus  juste après.

J’en avais entendu parler de part et d’autre depuis l’émergence d’Apple comme multinationale de la mode des téléphones portables et autres gadgets à la high-technologie (comme « high » on l’a bien profond avec nos supers petites bombes à écran tactile) mais c’est sur le conseil d’un ami que j’ai pu me faire une idée plus claire de la question.

Début mars est passé sur Arte, un reportage sur l’obsolescence programmée. Obsolescence programmée, wahou ça sonne bien complot du siècle !! Le reportage est, comme souvent sur Arte, de grande qualité. Depuis plus d’un siècle d’évolutions techniques considérables, une idée ultra capitaliste a creusé son petit nid dans l’industrie, et est maintenant bien au chaud des intérêts des placements boursiers. Il s’agit de prévoir (ça c’est bien !) et de minimiser au maximum (ça c’est pas bien du tout !)  la durée de vie des biens de consommation, tout simplement pour entretenir la consommation de masse. Mais alors, je le vois venir, il va me dire, c’est bien l’obsolescence programmée ça maintient l’emploi… oui c’est ça mais si on faisait des outils qui durent plus longtemps on en aurait moins à faire, moins à recycler (ce qu’on fait très peu d’ailleurs, voir le reportage), et donc on aurait tous plus 40 heures de boulot à faire mais 20 et la bella vita !!!

Bref, revenons à nos moutons humains, l’esprit de bon sens scientifique, veut que l’on créé un outil qui marche le plus longtemps possible, c’était du bon sens pour le commun des mortels et jusqu’au début du siècle pour les industriels. Mais non, comme le démontre le reportage, depuis en gros la crise de 1929, pour entretenir la consommation, la durée de vie des pièces techniques est minimisée ça a commencé par les ampoules : 1000 heures, obligations légale, au lieu de 2 500 possibles techniquement à l’époque (voir beaucoup plus : l’ampoule dite de Livermore brille toujours depuis 1901). Puis cette stratégie a gagné du terrain pour s’étaler à tous les biens de consommations de la vie courante, (les fruits et légumes sont peut être épargnés quoique ils ont un autre virus appelé OGM, ce qui revient au même finalement). L’esprit scientifique, tourné vers le progrès à long terme a été aliéné, une fois n’est pas coutume, par les cupidités financières.

L'ampoule centenaire de Livermore qui brille depuis 1901

Comment ne pas s’indigner en voyant ce reportage ! Les petits profiteurs là-haut continuent de nous vendre leurs produits garantis  1 an, en panne au bout de 13 mois et plus réparables (l’exemple central du reportage est celui d’une puce glissée discrètement dans les circuits d’une imprimante, qui limite le nombre d’impressions possible). En y réfléchissant bien, même le pain est contaminé par l’obsolescence programmée, vous aussi vous êtes allés acheter votre baguette « tradition » à 1,20€ un soir, le lendemain matin elle est déjà toute rassie ! Français au béret, au parisien et à la baguette sous le bras, révolte toi ! Si seulement l’obsolescence  programmée avait été un argument du débat sur les retraites, avec en nous une petite puce dans la tête, au bout de quarante annuités pouf, obsolète le travailleur, état de retraité, début du recyclage (et des vacances longue durée).

Bon, et face à ça que fait il le petit d’homme ? Bah il fait circuler l’info, il reste méfiant à l’égard de ce progrès vicieux dont le porte drapeau est maintenant Steve Jobs, et il réfléchit à ses besoins avant d’acheter n’importe quoi, dans bien de consommation il y a « bien ». Oui l’option cynique est tentante, profiter à fond du système avant que tout ne s’écroule, mais il n’est sans doute pas trop tard pour ralentir la vapeur, voir lancer une petite révolution avant la catastrophe programmée, elle aussi.

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2 commentaires sur “Obsolescence programmée, le retour de la vengeance

  • Ping : Poisson Rouge » Obsolescence programmée

  • D ailleur a propos d obsolescence des fruits et legumes:
    les nouvelles super semences que tout le monde utilise ne se reproduisent plus, on ne peut plus resemer une partie de la recolte, chaque annee il faut aller en racheter pour planter! Un business plan de genie!

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