Metropolis, l’avenir en noir et blanc

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La cinémathèque de France à Paris présente depuis le 19 octobre une exposition sur le film Metropolis (1927) de Fritz Lang. C’est à l’occasion de la reconstitution de la bande du film qu’elle fait redécouvrir ce chef d’œuvre du cinéma expressionniste, à travers ses dessins, ses costumes, son scénario et sa musique. En fait Metropolis n’existait qu’en version incomplète jusqu’en 2008, année de la découverte d’une copie intégrale du film aux Archives cinématographiques nationales en Argentine.

L’exposition est divisée en parties qui marquent les temps forts de Metropolis : la Cité des Fils, la Ville Ouvrière, la Ville-Haute, le Laboratoire Rotwang, les Catacombes, la Cathédrale. Chacune des séquences est projetée, suivie des photos de son tournage. L’accent est mis sur l’ingéniosité de Fritz Lang et la réalisation des effets spéciaux. Les procédés du tournage sont décortiqués, comme pour la scène de la naissance du robot Maria où l’on voit de nombreux cercles lumineux se former autour du robot. En réalité les cercles ont été filmés en repassant la bande plusieurs fois. Chaque élément de la scène ayant été capturé séparément.

L’exposition nous rappelle surtout que voir Metropolis c’est voir la société d’aujourd’hui. Outre l’innovation technique, c’est la vision futuriste de l’auteur qui est remarquable. Les dessins, mais aussi les maquettes de Metropolis démontrent une certaine lucidité quant au devenir du monde de Fritz Lang. L’image de l’avenir, qu’il nous propose n’est pas tant éloignée de la réalité. La ville abrite la population, et la fait vivre. Elle concentre les inégalités entre les pères, leurs fils et les ouvriers. Enfin, Metropolis est le lieu du pouvoir. La tour Babel, dominatrice et centrale est également la demeure du créateur-propriétaire de la cité.

La force de Metropolis réside enfin dans ses contradictions. La cité majestueuse n’est pas un havre de paix. Le travail parfois mortel des ouvriers, souligne l’injustice sociale malgré la perfection apparente. La volonté du père de casser l’amour du fils pour Maria démontre la soif de contrôle de celui qui a déjà tout. Metropolis en somme, est au cœur des rapports de forces entre dominants et dominés et des révoltes qui traversent notre monde.

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