Les NEIges du KILI-man…. Djaroooo !

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Un refrain qui sonne bon les bons crus des années 60, une affiche à la Marius et Jeannette 2 signée bien évidemment Robert Guédiguian… il n’en fallait pas plus pour émoustiller le poisson rouge qui s’est précipité le voir le jour même de sa sortie !

Dans la lignée des grands films sociaux français (La raison du plus faible, Une époque formidable…) , Les neiges du Kilimandjaro débute par une réunion de salariés, dans le coin d’un local syndical vieilli de décennies de luttes. C’est une fable amère et douce qui éclos du cocon ouvrier marseillais martyrisé par ce vénal capitalisme international.

On adore les personnages, chacun bien dans son rôle, on reconnaît le fabuleux et si marseillais Marius (Gerard Meylan), et on apprécie les premières prestations des jeunes adultes du film.

Le poisson rouge pourrait parler des heures d’un tel film, qui est extrêmement riche en sujet de révoltes mises en scènes dans le fil de l’histoire. Il a choisi d’en développer quelques unes qui l’ont marqué tout particulièrement :

– La mise en scène de la « fin » d’un conflit social dans une petite entreprise navale du port de Marseille. La solution « négociée » par la CGT est le licenciement de 20 salariés, on ne connaît pas les détails de l’affaire mais peu importe, et ces salariés sont tirés au sort. Cette méthode de résolution de conflit social est au cœur du film, premier élément perturbateur dérangeant, on ne comprend pas bien comment la vie d’ouvriers peu ce décider comme ça en un tirage de loto… c’est assez violent mais en même temps tout licenciement est violent. Essayer d’adoucir le licenciement n’est jamais la solution : il faut maintenir l’emploi coûte que coûte. C’est un peu le message alors que d’autres « solutions » attirantes, plus basées sur l’ancienneté, sont proposées à un autre moment du film.

– La réaction d’une mère deux fois célibataire qui abandonne ses trois enfants comme un long cris de la souffrance des femmes seules laissées pour compte par leurs mâles irresponsables. Il est fascinant de voir que les trois enfants sont quand même éduqués finalement, ils vont à l’école, font leur devoir… Le plus grand des trois travaillait jusqu’à la vague de licenciement pour nourrir les deux autres. Montrer ces situations « critiques » permet une prise de conscience de  la précarisation de la société du 21e siècle. Marius et Jeannette de 1997 était moins désespéré, les personnages vivaient des situations moins extrêmes que désormais, comme un reflet des dégradations sociales depuis 2002 en France.

Et enfin, cette morale au bout du film, la bonté du peuple. Car ce film veut avant tout montrer l’immense générosité de la classe moyenne populaire. Un peuple d’ ouvriers, de salariés, qui a gagné son petit bonheur à la sueur de ses 40 annuités  d’un travail usant, beau, collectif, et surtout utile ! Comme une leçon d’humanité à passer en boucle sur les bancs de science po, HEC et l’ENA, les Neiges du Kilimandjaro est un excellent documentaire malheureusement très fidèle, sur cette jungle ou règne toujours l’abominable loi du toujours plus riche.

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Un commentaire sur “Les NEIges du KILI-man…. Djaroooo !

  • Il faudrait aussi ajouter que ce film est inspiré du poème les « Pauvres gens » de Victor Hugo, qui est à mon avis indispensable pour comprendre et apprécier le film. Sans cette lecture je trouve que le film sonne un peu faux et le jeu des acteurs s’en ressent.

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