Blanc d’Ulysse et rouge érable. Episode 2
Suite de notre saga sur le milieu étudiant au Québec : nous sommes début mars et la grève débute dans une fac de Laval en ébullition.
Suite de notre saga sur le milieu étudiant au Québec : nous sommes début mars et la grève débute dans une fac de Laval en ébullition.
En direct du Québec, un reportage sur le milieu étudiant et les mouvements qui le traverse actuellement. N’oubliez pas d’accrocher votre carré rouge à votre boutonnière.
Ça fait un peu bizarre, quand on vient à peine de rentrer de vacances, de voir des choses comme l’appel des « très riches français » à être taxés… On a l’impression de s’être trompé de pays. Imaginez un peu… On est parti il y a même pas un mois, on était dans le pire de ce que peut nous proposer le libéralisme, avec destruction des services publics et du lien social, Tottenham-style, et on revient dans un pays où les milliardaires se la jouent plus-socialiste-que-moi-tu-meurs ? Le choc !
Ça commence dans ma rue. Depuis plusieurs jours je suis dans le sud de la France. Un beau pays, trempé de soleil et venteux. Pas étonnant qu’il en ait inspiré plus d’un, le pays, de Giono à Mistral ou Cézanne, il a connu tous les poètes, les peintres, les musiciens et les conteurs. Il faut dire qu’ici, il fait bon réfléchir, observer, prendre le temps et méditer. Il fait aussi trop chaud, voilà l’excuse. Lever le petit doigt relève désormais de l’exploit, et il est préférable de rester allongé, le nez au ciel et le pastis en main, à penser. Penser à tout, ou rien, c’est selon l’humeur. Pour certains en tous cas. Car pour d’autres, le soleil tape si dur et le vent souffle si fort qu’ils semblent leur ramollir profondément le peu de cervelle que la nature leur concéda jadis. Foutu pays, maudite ville, satanée rue, connards de passants.
Ramzi a 20 ans, il dort dehors depuis 3 semaines et refuse toujours de rentrer chez lui. Il n’est pas seul, des milliers de ses compatriotes sont installés sous des tentes et des abris précaires, et comme lui, ils vivent les plus durs, mais aussi les plus beaux instants de leurs vies. La place qui les accueille n’a pas l’habitude d’être encombrée de la sorte. D’habitude c’est un lieu de passage, quelques-uns s’y donnent rendez-vous, mais personne ne s’y attarde réellement. Bordée par d’immenses bâtiments d’un côté et un fleuve de l’autre, elle donne l’impression aux résidents non déclarés, d’être cernés. Mais ce n’est plus le cas depuis la veille lorsque les chars de l’armée ont bloqué toutes les issues, l’impression s’est dissipée pour laisser place à la réalité. Attirés par cette curiosité, les citadins viennent se promener dans ce coin de la ville, où l’air semble être meilleur, et où les voisins semblent s’apprécier, mais où la mort guette chacun d’entre eux. La plupart veulent participer à ce que certains désignent déjà comme « la révolution », les autres sont simplement attirés par l’originalité de la scène.
Vous êtes en bas de chez elle/lui, vous attendez, les minutes paraissent éternelles et vous pensez à toutes ces choses que vous devez lui dire, que vous voulez lui dire.
Enfin, que vous pensez vouloir lui dire car en mode « connasse » que vous êtes, vous avez juste envie d’une seule chose : qu’il/elle vous récupère, vous fasse un gros câlin et « Hop, c’est reparti pour un tour ! »
Les beaux jours arrivent ! Ou du moins, c’est ce que l’on se dit presque tous les jours pour garder le moral. Rien qu’un rayon de soleil qui vous caresse chaleureusement le visage pendant plus de 10 secondes et boom ! C’est parti ! On s’imagine déjà sur un lieu de vacances magique, chaud et aux couleurs chatoyantes, entrain de siroter un truc frais ou manger une bonne glace, lunettes de soleil sur le nez et tongues aux pieds. Ces dernières années ces genres de tentations sont devenues de plus en plus fréquentes grâce à la multiplication des compagnies aériennes à bas prix. Vous savez, ce sont ces compagnies qui affirment pouvoir vous faire voyager pour moins de 100 euros l’aller-retour, même pour des destinations un peu plus exotiques comme Marrakech, Malaga, Trapani, Nicosie et j’en passe. Les deux compagnies aériennes les plus importantes de ce commerce florissant sont les trop bien connues Ryanair et Easyjet.
Des histoires de légionnaires, il y en a cent, il y en a mille. Chacune me fait rire à tremper mon jean, un peu comme les histoires de curés pédophiles. A chaque fois que je lis dans un canard local les exploits de nos képis blancs,je savoure avec délectation leurs méfaits en récidive. Ici, on découvre qu’une descente dans un bar minable de la côte d’azur se termine en bagarre sanglante, à grands coups de chaises et de verres brisés. Ailleurs, il est question d’insultes racistes puis de viol collectif sur le plus chétif de leurs collègues fraîchement recruté. Récemment parti en vadrouille sous le soleil de Bamako, j’ai eu la chance, devrais-je dire l’honneur, de rencontrer un ancien de la légion étrangère, un vrai de vrai, un dur, un tatoué.
Encore une vérité à intégrer pour 2011 … le vrai coup d’un soir n’existe plus !
Où est passée la belle époque où tout le monde couchait avec tout le monde, où l’on était sûr de sortir d’une soirée avec quelqu’un avec qui passer la nuit ?
Elle a disparu !
Certes, les plus terre à terre diront que c’est la faute aux MSTs … qu’aujourd’hui on a peur du rapport sexuel avec un(e) inconnu(e) et je ne dirai pas le contraire !
Mesdames, messieurs, ne jamais (non, non, non) avoir un rapport sexuel avec un inconnu sans protection !
Les filles …
2011 est une nouvelle année et comme tous les ans, il est temps de prendre de bonnes résolutions et d’arrêter de croire, par la même occasion, à certaines idées reçues ! Les hommes ne sont pas des machines ! Si certaines rumeurs concernant le sexe masculin semblent, avec le temps, se confirmer, d’autres, au contraire, ne sont plus d’actualité.
Oui, les garçons aiment se battre pour des raisons plus ou moins valables (faut pas les chercher longtemps, ils sont très sensibles, surtout avec un petit coup dans le nez) et ils ont toujours raison (essayez donc de faire admettre à un mec qu’il a tort et lui rappeler quelques jours ou même minutes plus tard, vous pouvez être sûre de vous faire taxer de « reloue » alors que s’il le fait, il se justifiera par un simple « bah c’est tout, j’avais raison … » et vous aurez tout le loisir de fermer votre gueule et ce, même si vous ne vous appelez pas Thérèse !*).
5, 4, 3, 2, 1 … 2011 !
Vous êtes célibataire, heureuse / heureux et là, tout d’un coup votre meilleur(e) pote vous tombe sur la gueule, un coup de trop dans le nez et vous sermonne.
« Sérieux, ça va faire un moment que t’es célibataire, on va te trouver quelqu’un cette année, promis ! »
Promis ? Non, mais moi j’ai rien demandé à personne !
Voilà, elle est là, la première question de 2011 : pourquoi tous mes potes cherchent à tout prix à me caser avec n’importe qui ?
Si on y regarde de plus près d’ailleurs, c’est toujours un ami qui se trouve en situation d’échec sentimental qui vous conseille de vous caser !
S’agit-il là d’une manœuvre pour vous faire passer du côté obscur de la force et vous engrainer dans d’interminables conversations sur les désordres psychiques qu’impose la vie à deux ?
Un début d’après midi, dans ma banlieue, je monte dans le bus à l’arrêt en bas de chez moi, et une succession d’événements va animer mon voyage. C’est d’abord la dure altercation entre deux voyageurs en montant dans le bus, un homme agressif qui s’en prend à une femme qui même en marchant sur une plaque de tôle mal calée sur un chantier ne ferait pas de bruit, et qui cherche à ignorer la situation. Je n’ai pas bien compris l’origine de la dispute, mais peu importe après tout : on se représente malheureusement trop facilement la scène, et la distribution des rôles est plus que commune.