2017 ou le naufrage de l’antiracisme moral

Ce texte s’adresse entre autres à celles et ceux qui dénoncent ou ne comprennent pas l’absence de consigne de vote de Jean-Luc Mélenchon au soir du premier tour de l’élection présidentielle.
Ce texte s’adresse entre autres à celles et ceux qui dénoncent ou ne comprennent pas l’absence de consigne de vote de Jean-Luc Mélenchon au soir du premier tour de l’élection présidentielle.
Pendant que les censeurs de tous bords s’affolent autour d’un clip de rap qui met en scène des jeunes de quartiers, les milieux nationalistes s’enjaillent au son d’un titre plus que douteux qui montre bien les liens persistants entre militants du FN et militants du GUD.
Ils sont là, mais personne ne les voit. Personne ne les entend. Invisibles, inaudibles, et muets. Elle avait peut-être raison la Marine, elle représente bien la France des invisibles. Mais ses invisibles à elle, ils ne sont pas de ceux qu’on tait parce qu’ils seraient une menace pour l’ordre établi, ils sont de ceux qui se cachent.
La Mélenchonite aigüe se prolonge aujourd’hui à travers une hypothèse parfaitement inédite : et si le candidat du Front de Gauche parvenait à se hisser au second tour ? Certains, à la gauche de la gauche y croient dur comme fer : délire ou possible ?
La « guerre » que prône ce matin Marine Le Pen n’a rien de différent de celle que prône l’assassin d’enfants. D’un fanatisme l’autre, le résultat, on le connaît d’avance, ce sera le sang et les larmes. Contre le parti de la guerre, il faut choisir le parti de la paix.
En meeting dimanche 29 janvier à Perpignan, la candidate du Front National a ressortit des placards les thèmes de campagne chers à son père pour flatter l’électorat historique du Front quelque peu malmené par la nouvelle direction prise par le parti.
Le Poisson Rouge se pose une bonne question : les convives de Marine Le Pen bousculées ce dimanche à Saint-Denis ne faisaient-elles pas partie d’une stratégie médiatique bien rodée ?
Je savais, depuis longue date, que le Front National était un parti capable de séduire les milieux ouvriers. « Premier parti ouvrier de France », rabâche la blonde à chacun de ses passages radio télévisés. Soit, ce n’est pas une nouveauté, ils avaient déjà majoritairement voté pour Jean Marie en 2002. On parlait alors de « vote contestataire », souvenez-vous, un moyen comme un autre d’éluder la question sociale et de faire élire Chirac avec un score de dictateur.
Le FN n’est pas un parti fasciste. Allez tout le monde, vous répétez avec moi : LE FN- reprenez votre respiration- N’EST PAS… ceux au fond à l’extrême gauche vous répétez aussi- UN PARTI FASCISTE. Bien maintenant nous allons faire quelques exercices de gymnastique. Alors tout le monde se met bien droit, prend une large respiration et lève le bras droit dix fois : et une fois, et de deux fois….
Voila maintenant quatre ans que l’idée fait son chemin. Un peu à la manière d’une recette de cuisine, en nous distillant deux trois doses de Zemmour par-ci par-là, une lichette d’Hortefade d’injure raciale, quelques graines de débats vichystes pour donner du goût et on laisse mijoter à feu doux quelques années.
Entre le bruit, l’odeur, l’identité nationale et les ministres qui ne se sentent plus vraiment chez eux, on commençait doucement mais sûrement à se dire que sur l’UMP avait fini par intégrer ouvertement et complètement les thèses culturelles et sociétales du Front National. On avait quand même un peu de mal à voir comment ç’aurait pu être pire. C’était sans compter sur la créativité de Xavier Bertrand, notre cher ministre du travail, dont la dernière déclaration est la reprise pure et simple de ce qui tient lieu de théorie économique au Front National : le chômage en France, c’est la faute des étrangers, et il faut redonner le travail aux bons français. Eh oui, la préférence nationale, rien que ça !
Horreur, malheur ! Marine le Pen est en tête au premier tour ! C’est un sondage qui l’a dit ! Et deux fois en plus ! Mais que faut-il vraiment penser de ce sondage ? La vérité statistique vaut-elle vérité politique ? D’ailleurs, ce sondage est-il au moins valable statistiquement ? Toutes ces questions ont empêché le Poisson Rouge de dormir, et il est donc parti rencontrer un statisticien (un vrai), qui a répondu à nos questions.