Des caisses de Redbull, Apollinaire et Bleu pétrole

Des caisses de Redbull, Apollinaire et Bleu pétrole

J’adore la sensation de passer pour un vieux con. Vous vous souvenez de l’époque où la RedBull était illégale sur le territoire français ?

Souvenir d’un court voyage scolaire en Espagne, dix-sept ans peut être, après la visite de Figueras et de la maison tarée de Dali, le retour et le net souvenir de l’hystérie qui nous prit soudain tous, juste avant de passer la frontière, d’acheter à la station-service des dizaines de canettes de RedBull que nous planquâmes dans les filets des sièges, dans les Eastpacks et dans la doublure des duvets – puis du bus roulant jusqu’à Paris au rythme des décapsulages et des rots parfumés à la taurine. Évidemment excités comme des hyènes à sautiller, la RedBull aidant, sur les rangées de sièges fatigués au grand dam des profs qui essayaient de dormir.

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La brinquebale américaine

La brinquebale américaine

Par l’enfer, ce que le brouillard tombe vite sur le lac Michigan. La pluie lave le pont et pénètre dans le col des cirés des quelques glandus retenus sur le pont du sous marin sur ordre express du capitaine. Au loin, les phares automatisés de la baie de Chicago balaient les rochers, les pavés luisants et les quelques petits bateaux de pêche qui rentrent dare dare se planquer dans la rade.

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Michigan Avenue

Michigan Avenue

Zwing Zwing Zwing…. Notre submersible louvoie gaiement, en approchant de la brume des côtes américaines, et passe à proximité de la désormais célèbre prison de Rikers Island, où DSK scie conscienceusement ses barreaux à coup de lime à ongle depuis plusieurs jours. Le capitaine, sur le pont, les yeux aux jumelles, regarde quant à lui cette purée de pois s’approcher avec un soupir de nostalgie. New York, ville debout pour Céline. Ville immensément étonnante en tout cas. Pour moi qui y ait passé un mois, marchant toutes les nuits, yeux projecteurs, antennes déployées, mains fébriles de transcrire, poème en mouvement, au plus près de la matière, dans le style des poèmes Beats tapés à la machine à écrire, dans une chambre d’hotel minable de l’ East Village avant que l’endroit ne devienne bobo jusqu’à l’os, cette ville fait sens.

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Alchimie de la ville devant l'hôtel Ukraine

Alchimie de la ville devant l'hôtel Ukraine

Les hauts parleurs du sous marin crachotaient une vieille chanson des Stones – Sympathy for the Devil, la préférée du capitaine – alors que le submersible venait se ranger sous les murailles du Kremlin. La Moskova clapotait sous la lune, les énormes pubs Canon grésillaient et rares étaient les passants à s’arrêter devant l’écoutille. Les uns après les autres, les marins barbus et fatigués sortaient et maladroitement s’alignaient sur le quai, trébuchant, leurs visages soudain rapés par l’air du soir, leurs yeux tendus vers le ciel, pauvres chiens fous trop longtemps enfermés dans leur cocon d’acier…

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Vodka, Pouchkine et russes à couettes

Vodka, Pouchkine et russes à couettes

Boooooow ! Dans le brouillard qui soudain est tombé sur la mer, la corne de brume peut bien s’époumoner à prévenir les navires des récifs affutés qui jonchent les côtes. Mais notre sous marin, relaxé par sa cure de bains chauds islandais se laisse guider comme un gros cylindre patapouf par le courant…

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Bleu falaise

Bleu falaise

Klong… Klong…Lentement, notre sous marin refait surface, balloté par les flots de la mer du Nord. On a quitté la Tamise, assez soupé du mariage de Kate Colgate et de Willy-le-chauve. Même si la reine était très chouette en jaune poussin et que le capitaine a eu petit frisson le long de l’échine lorsqu’a resonné, dans la vieille cathédrale, le God Save the Queen. Que voulez-vous, le vieux loup de mer est un sentimental.

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