Salut frangin,

Ça y est ! je suis à Paris. Eh ouai. J’en avais marre, j’avais envi de voir la ville, ses avenues et ses quais, ses parcs et ses quartiers. Et voilà j’y suis. C’est amusant, tout est bizarre ici, il y a du bruit tout le temps, ça n’a rien a voir avec chez nous. Pas une minute de silence, et pas une nuit noire. Des lampes et des lumières partout, sur chaque trottoir. C’est grand, c’est vivant, ça ne s’arrête pas. J’ai pas encore fait le tour des monuments, mais je sens que ça va pas tarder.

Des histoires de légionnaires, il y en a cent, il y en a mille. Chacune me fait rire à tremper mon jean, un peu comme les histoires de curés pédophiles. A chaque fois que je lis dans un canard local les exploits de nos képis blancs,je savoure avec délectation leurs méfaits en récidive. Ici, on découvre qu’une descente dans un bar minable de la côte d’azur se termine en bagarre sanglante, à grands coups de chaises et de verres brisés. Ailleurs, il est question d’insultes racistes puis de viol collectif sur le plus chétif de leurs collègues fraîchement recruté. Récemment parti en vadrouille sous le soleil de Bamako, j’ai eu la chance, devrais-je dire l’honneur, de rencontrer un ancien de la légion étrangère, un vrai de vrai, un dur, un tatoué.

Pour tous ceux qui ne suivent pas, ou de très loin, l’actualité de l’extrême droite parisienne, cet article est fait pour vous. Précisément pour vous. Oui vous! Vous qui n’y connaissez rien aux petites combines mal agencées des mèche-heads rasés uniquement sur les côtés ; vous qui n’êtes pas allés aux rendez-vous du 9 mai ; vous qui n’avez jamais assisté à un concert à la CIP ; vous en sommes, qui vivez une vie paisible, loin des marginaux. Et je ne dis pas ça par mépris des non-militants ! Loin de là mon idée de dénigrer les plaisirs de la vie, car c’est vrai, à part serrer les poings et les dents… le combat antifasciste n’a rien d’amusant.

François, français de souche comme il aime à se définir, est heureux ! Les yeux exorbités, l’écume aux lèvres et le vent caressant son crâne rasé au millimètre près, il crie à s’en casser la voix : « Libérez Papy Galinier, Libérez Papy Galinier !». Le fait divers que toute l’extrême droite attendait est enfin arrivé. Depuis trop longtemps les médias gauchos montraient les Roms comme des proies chassées, victime de la politique pseudo xénophobe du gouvernement. En plus la chasse est une tradition Française ! Alors peu importe le gibier.