Des caisses de Redbull, Apollinaire et Bleu pétrole

Des caisses de Redbull, Apollinaire et Bleu pétrole

J’adore la sensation de passer pour un vieux con. Vous vous souvenez de l’époque où la RedBull était illégale sur le territoire français ?

Souvenir d’un court voyage scolaire en Espagne, dix-sept ans peut être, après la visite de Figueras et de la maison tarée de Dali, le retour et le net souvenir de l’hystérie qui nous prit soudain tous, juste avant de passer la frontière, d’acheter à la station-service des dizaines de canettes de RedBull que nous planquâmes dans les filets des sièges, dans les Eastpacks et dans la doublure des duvets – puis du bus roulant jusqu’à Paris au rythme des décapsulages et des rots parfumés à la taurine. Évidemment excités comme des hyènes à sautiller, la RedBull aidant, sur les rangées de sièges fatigués au grand dam des profs qui essayaient de dormir.

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Des pandas nazis et l'homme au sac Tati

Des pandas nazis et l'homme au sac Tati

Passé de délicieux moments cette semaine à regarder les vidéos de la pub turque Never say no Panda et à chantonner True Love Ways de Buddy Holly en bouffant des sardines-tomates. Puis glissé sur un streaming De Nuremberg à Nuremberg, de Frédéric Rossif, documentaire assez cool sur la Seconde Guerre mondiale, vu dix fois étant gamin tandis que d’autres écoutaient en boucle la Scred Connexion.

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Dostoievski, Youporn et la Voûte

Dostoievski, Youporn et la Voûte

Lu sur un blog : « Les livres c’est chouette mais c’est long. » Alors, fervent participant de la culture-web hachée et furieusement zappeuse, réjouis-toi, car en tant que modeste écrivaillon que je suis, j’aime les défis. Ca permet des rencontres inédites, comme taper Dostoïevski sur YouPorn ou acheter une Pléiade sur le LeBonCoin. Le Web c’est bien, il peut en sortir des choses intéressantes qui forcent du moins à un renouvellement incessant.

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Brême, Ben Laden & Bifurcations

Brême, Ben Laden & Bifurcations

Mais pourquoi le vibro devenait-il soudain si capricieux ? Elle s’en agaçait. Il s’arrêtait sans prévenir, patinait, chuintant comme une hélice hors d’usage lorsqu’elle eût voulu au contraire qu’il s’ébrouât à un rythme d’enfer. Et pourtant, elle en avait bien besoin de son vibromasseur, la femme du capitaine. Elle ne s’était jamais sentie aussi frustrée sexuellement depuis sa piteuse nuit passée avec un capitaine d’un pétrolier géant irlandais, sacré mauvais amant , durant l’hiver 1979, alors que son mari tirait joyeusement des bordées en Mer des Sargasses contre des bateaux ravitailleurs hollandais.

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Les soirées retrouvailles sont un truc de bolos

Les soirées retrouvailles sont un truc de bolos

« Mais qu’est ce qu’on s’ennuie par ici » soupira le capitaine, en époussetant sa veste pleine de cotillons mollassons et imbibés de bière. La soirée de retrouvailles avec ses vieux potes de l’école de la Marine avait finalement été une belle ornière de lassitude, que même l’absorption rapide de boissons fortement alcoolisées n’avait pas réussi à éviter.

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GiGI LOve

GiGI LOve

Le capitaine lança sa boussole par dessus bord d’un air dépité. Le submersible avait donc bien fait fausse route en sortant de la mer de Barents. Sur les flancs, l’eau devenait petit à petit rose fluo. Les hommes se mettaient à tousser et crachaient depuis quelques jours un liquide étrange, ressemblant à de la soupe de potiron.

Des oiseaux bizarres étaient apparus un matin, zébrant l’aube de leurs cris, et avaient bombardé le sous marin à coup de rouleaux de réglisse, blessant sérieusement l’homme de quart.

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La brinquebale américaine

La brinquebale américaine

Par l’enfer, ce que le brouillard tombe vite sur le lac Michigan. La pluie lave le pont et pénètre dans le col des cirés des quelques glandus retenus sur le pont du sous marin sur ordre express du capitaine. Au loin, les phares automatisés de la baie de Chicago balaient les rochers, les pavés luisants et les quelques petits bateaux de pêche qui rentrent dare dare se planquer dans la rade.

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Michigan Avenue

Michigan Avenue

Zwing Zwing Zwing…. Notre submersible louvoie gaiement, en approchant de la brume des côtes américaines, et passe à proximité de la désormais célèbre prison de Rikers Island, où DSK scie conscienceusement ses barreaux à coup de lime à ongle depuis plusieurs jours. Le capitaine, sur le pont, les yeux aux jumelles, regarde quant à lui cette purée de pois s’approcher avec un soupir de nostalgie. New York, ville debout pour Céline. Ville immensément étonnante en tout cas. Pour moi qui y ait passé un mois, marchant toutes les nuits, yeux projecteurs, antennes déployées, mains fébriles de transcrire, poème en mouvement, au plus près de la matière, dans le style des poèmes Beats tapés à la machine à écrire, dans une chambre d’hotel minable de l’ East Village avant que l’endroit ne devienne bobo jusqu’à l’os, cette ville fait sens.

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Alchimie de la ville devant l'hôtel Ukraine

Alchimie de la ville devant l'hôtel Ukraine

Les hauts parleurs du sous marin crachotaient une vieille chanson des Stones – Sympathy for the Devil, la préférée du capitaine – alors que le submersible venait se ranger sous les murailles du Kremlin. La Moskova clapotait sous la lune, les énormes pubs Canon grésillaient et rares étaient les passants à s’arrêter devant l’écoutille. Les uns après les autres, les marins barbus et fatigués sortaient et maladroitement s’alignaient sur le quai, trébuchant, leurs visages soudain rapés par l’air du soir, leurs yeux tendus vers le ciel, pauvres chiens fous trop longtemps enfermés dans leur cocon d’acier…

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Le vieux taxi anglais du boulevard Beaumarchais – 2ème partie

Le vieux taxi anglais du boulevard Beaumarchais – 2ème partie

Alors qu’il est stationné sur le trottoir d’en face et mange un sandwich, les yeux à la vitre, les filles sortent de l’établissement. Il remarque soudain la jeune Indienne. Tout à coup, il voit un type portant un manteau en cuir s’approcher de la fille, la prendre par le bras et la tirer violemment de son cercle d’amies. Il lafrappe au visage, parmi les cris indignés de ses copines. Avant que Cornélius n’ait eu le temps de déglutir son sandwich, l’homme traverse la rue en courant et se dirige vers son taxi, tandis que les amies se pressent autour de la fille en état de choc. Il cogne à la vitre, monte à l’arrière, s’affale sur la banquette et ordonne à Cornélius de démarrer. Mais Cornélius refuse de mettre le contact. « Démarre ! Hey, t’es sourd ou quoi ? » Mais Cornélius a les yeux rivés sur la jeune fille, qui pleure, là-bas, devant le lycée.

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Des yeux et des oreilles

Des yeux et des oreilles

« En plongée » ordonna d’une voix assurée le capitaine tandis que le sous marin, battu par les vagues froides de la mer du Nord, tanguait comme un beignet dans son bac à huile. L’opérateur radio, engoncé dans son habitacle en acier, soupira, cala ses écouteurs sur les oreilles et murmura entre ses dents : « Le vieux perd la boule, on aura jamais assez d’oxygène pour tenir. Et dire que j’ai laissé mon boudin anti stress à Hambourg. » . Ecroulés sur leurs couchettes graisseuses, les manœuvres dormaient dans le poste d’équipage, bercés par le ronronnement des moteurs électriques alors que le fin trait d’acier du sous marin s’enfonçait dans les profondeurs de la mer

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